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Dépassés
Serait-ce la conséquence d’un mois d’avril pluvieux ? Les ardeurs des partisans des deux camps paraissent refroidies alors que nous sommes à J-6 d’un événement considéré par beaucoup comme une date importante du calendrier politique.
Les réunions de mobilisation organisées en vue des meetings du 1er Mai ne suscitent pas beaucoup d’enthousiasme. En dépit des efforts des dirigeants de tous bords de secouer les leurs, de moins en moins de personnes se déplacent pour aller écouter les harangues politiciennes. Si la pluie a effectivement eu une incidence sur l’affluence aux réunions nocturnes ces dernières semaines, on ne peut s’empêcher de penser que le principal problème est ailleurs. Il réside dans le mode dépassé de communication politique. On n’a plus envie de sacrifier une soirée pour écouter des discours, somme toute prévisibles. On ne veut même pas recevoir les élus qui, eux, ont fait le déplacement pour faire du porte-à-porte.
Le jour de la Fête du travail, la situation sera certes différente. Mais les sympathisants des différents partis ne sont pas dupes. Ils ne viennent pas pour écouter des messages. C’est une bataille de foules qui a lieu chaque 1er Mai. Les discours ne sont que des accessoires de la guerre. Chaque parti est conscient qu’il faut, avant tout, réussir une démonstration de force en réunissant le plus grand nombre de partisans.
Le 1er Mai est un temps fort de la politique parce que les foules seront comparées, quantitativement et qualitativement. Cependant, l’événement ne représente pas un temps d’échange entre la classe politique et l’électorat. Ce qui nous ramène à l’absence de communication entre politiciens et citoyens.
Si les Mauriciens n’assistent plus aux meetings, il doit être possible de communiquer avec eux autrement. C’est la télévision, médium de communication le plus puissant, qui doit être mise à contribution. Des plateaux qui permettent de confronter les opinions et d’expliquer les problèmes de fond remplaceraient alors les caisses de savon. Des débats télévisés aident le citoyen à éclairer ses choix et font avancer la démocratie. Mais dans un pays où on préfère abrutir le citoyen par des slogans creux et où la pensée critique est réprimée, osera-t-on ouvrir les portes de l’audiovisuel public à tous les courants ?
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