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Echecs des lois anti-tabac à Maurice
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Echecs des lois anti-tabac à Maurice
Aujourd’hui, samedi 1er juin, au lendemain de la Journée mondiale anti-tabac, une nouvelle législation contre le tabagisme entre en vigueur en Russie. Il y sera désormais interdit de fumer dans les autobus, les trains, les gares et une multitude de lieux publics.
Le pays de Poutin et de la répression a ainsi plusieurs trains de retard sur Maurice où depuis des âges le grand public dans sa quasi-totalité a intégré l’habitude de ne pas fumer dans les autobus ou les salles de cinéma. Il est très rare de voir des Mauriciens franchir cet interdit dans ces deux lieux en particulier, alors qu’il y a à peine deux générations de cela, les salles de cinéma, Rex, Majestic, Luna Park ou autres Cinéma des Familles, étaient surtout et avant tout des fumoirs, de même que les autobus.
Toute une série de lois préparée par le ministère de la Santé de Maurice, conformément aux directives de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), est venue renforcer la répression du tabagisme. Différents ministres de la Santé ont contribué à l’ébauche de ces lois répressives. Interdiction de fumer en public, interdiction de vente de la cigarette aux mineurs, hausse vertigineuse des prix, interdiction de vente de la cigarette par tige ….
Beaucoup de législation répressive pour un résultat médiocre. Les professionnels de la Santé sont ainsi unanimes à affirmer que ces lois n’ont pas presque pas fait régresser le tabagisme à Maurice. Pire encore, les jeunes fument de plus en plus jeune et les filles se mettent de la partie.
Il faut cependant se dire que Maurice n’est pas un cas unique où la série de législation anti-tabac n’a pu faire résorber le tabagisme de façon satisfaisante.
La Société Française de Cardiologieindique en effet que la loi Antitabac de 2008 n'a pas permis de diminuer les infarctus du myocarde dans l’hexagone.
Contrairement à d’autres pays européens, comme l'Italie ou l'Ecosse, et même les Etats-Unis, où l'interdiction de fumer dans les lieux publics a contribué une baisse des infarctus de 10% à 17%.
Quelle est la raison de cette différence ? Selon les spécialistes, après avoir été bien intégrée par les Français, la loi anti-tabac tend à être contournée de plus en plus souvent, principalement en raison de l’absence de contrôle pour faire respecter la loi.
Maurice semble souffrir de ce même problème. Les toilettes des hôpitaux puent le tabac, à tel enseigne que le Centre de cardiologie de Pamplemousses envisage l’introduction d’alarme antifumée dans ses toilettes pour décourager les fumeurs resquilleurs.
Les Mauriciens n’ont pas encore compris – et aucune campagne n’a été menée dans ce sens – qu’aucun système de ventilation ne peut nettoyer et évacuer les émanations toxiques des cigarettes des chambres, salons, toilettes et autres salles utilisés par les fumeurs. En raison de leur exiguïté, les toilettes provoquent une hyper-concentration de cette toxicité.
Il n’y a pas que les malades qui utilisent les toilettes des hôpitaux comme fumoir. Médecins et infirmiers de tous les hôpitaux en font de même. Un pneumologue de l’Etat affirme que le nombre de mégots de cigarettes qu’on retrouve sur le parking réservé aux médecins dans les hôpitaux est un indicateur de l’échec de notre politique anti-tabac. Un médecin de l’hôpital Candos a été encore plus loin. Il avait pris l’habitude de griller sa cigarette farcie de marijuana (gandia) dans l’enceinte de l’hôpital avant que l’ADSU ne mette fin à sa mauvaise habitude !
Le nombre de personnes qui se sont remis à fumer dans les lieux public où la cigarette est interdite devient scandaleux. Scandaleux aussi l’inaction de la police et l’inspectorat du ministère de la Santé.
On aurait peut-être eu des résultats, si le ministre de la Santé, Lormus Bundhoo, se montrait aussi sévère que son ami Anil Baichoo en termes d’amende infligés aux contrevenants.
Avec tout cela, on oublie qu’un des thèmes de la journée anti-tabac d’hier était consacré à la promotion et le parrainage des gens qui tentent d'arrêter de fumer.
Les fumeurs mauriciens ont besoin d’un meilleur accompagnement psychologique dans leur effort pour sortir de l’esclavagisme que provoque la nicotine.
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