Et si ce retour au bon sens des Travaillistes était l’occasion de sortir d’un système éducatif pourri ? Un système sans coeur qui a prouvé son inefficacité et qui agonisait déjà en 2005 quand il a été ranimé par le sérum de Dharam Gokhool. Le CPE est pire qu’une simple tache dans le paysage éducatif. C’est le tombeau de l’enfance mauricienne.

C’est un système qui inflige une torture aux gosses dopés aux leçons particulières et privés de jeux jusqu’à l’âge de onze ans. Or, le gouvernement vient d’annoncer qu’il est désormais en faveur de l’élimination du CPE. En fixant la durée de la scolarité obligatoire à neuf ans, l’État n’obligera plus nos enfants à affronter la féroce compétition du CPE.

Il est vrai que le gouvernement s’est contenté d’annoncer une vague intention, sans préciser les modalités ni même un calendrier. On s’en réjouit néanmoins car le PTr a exprimé, comme d’autres le font depuis des décennies, son aversion pour l’affreuse épreuve du CPE. “The intelligence, talents and abilities of children should not be stifled”, professe l’adjoint de Navin Ramgoolam. Il était temps qu’il s’en rende compte.

Pour autant, Xavier-Luc-Duval trompe l’opinion publique quand il dit qu’en préconisant le nine-year schooling, “we are creating a defining moment in our history…”. Cela fait plus de vingt ans qu’on en parle. Un document de l’Unesco (http://www.unesco.org/education/wef/countryreports/mauritius/rapport_2.html), nous rappelle que depuis 1991, “the Masterplan on Education makes provision for a nine-year schooling for all children whether they pass the CPE or not”.

Il y a eu également la réforme de 2003 qui visait à “Ending the Rat Race in Primary Education” et qui instaurait la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans. La contre-réforme Gokhool avait arrêté la pendule deux ans plus tard. Les circonstances sont réunies aujourd’hui pour qu’elle se remette à carillonner.