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Essayer de comprendre

15 mai 2012, 00:00

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Une actualité marquée par des accidents, des agressions, des cadavres qu’on découvre La société mauricienne aurait-elle choisi de rimer son quotidien avec fait-divers ? Parallèlement, ils  sont nombreux ceux qui deviennent nostalgiques d’une ancienne époque où un certain calme  régnait. Aujourd’hui, les passions se déchaînent plus violemment et plus gratuitement. Mais,  c’est un réfl exe trop expéditif. Il faut aller au fond des choses.

C’est ce que font de nombreux spécialistes régulièrement. Cependant, il semblerait que leurs voix ne sont pas entendues. Car, on se retrouve dans une société où l’on croit que tout se règle par des saillies légales. Il y a, dans les faits, une tétanisation devant ce dérèglement des habitudes de vie. Les choses de la vie perdent leurs sens. La vie, elle-même, n’a plus desens pour certains. D’où le fait qu on peut tuer pour Rs 50. C’est un délire infernal. On ne parvient plus à rembourser ce que la vie nous a donné : le simple fait d’être là.

L’imaginaire national semble, lui, s’être ankylosé. Les travailleurs sociaux se déploient. Les ONG se multiplient. Les actions gouvernementales s’enchaînent. Les cris d’alarme prolifèrent.

Tout cela presque en vain. Parce que la société mauricienne ne se réfléchit plus, ne se pense plus. On parle d’économie.

On parle de progrès. On parle de réussite sociale. On parle de modernisation. Mais, on ne parle plus depuis des années de notre qualité de vie, de notre manière de vivre. Entre-temps, la peur s’est installée. Nombreux sont les Mauriciens qui ont peur de sortir la nuit, les femmes qui n’osent pas marcher seules à des heures avancées, des jeunes qui n’osent pas des sorties dans des sites reculés. Les associationnismes élitaires, pour leur part, font semblant de ne rien entendre ou alors invoquent les technicismes légaux comme seules solutions aux différentes problématiques.

C’est vrai que dans le bas-fond des souterrains de notre inconscient rôde toujours le mal. Il ne faut pas non plus trop surcharger les épaules de nos autorités. Il y a une responsabilité individuelle qu’il faut assumer.

Cette responsabilité s’exerce sur soi, mais aussi sur tout ce qu on voit autour de soi. Or, il s’avère qu’on tait, souvent, les comportements déviants qu’on peut relever ici et là. Être témoin n’est pas une bonne chose aujourd’hui. Car, il faudrait dès lors libérer sa parole et dénoncer. Pour cela, il faudrait du courage et la volonté de dire la vérité. Cela n’est pas donné à tout un chacun.

Les mutations de la société sont constantes. Pour les comprendre, il ne suffi t pas d’émettre des opinions. Ailleurs, il existe des laboratoires, des anthropologues ou encore des sociologues et ethnologues pour les étudier. À Maurice, nous n’avons que ceux qui broient du noir et ceux qui veulent faire croire qu’il n’y a que des solutions faciles.