Le scandale Varmagate est énorme. Il est reproché aux riches et puissants de vouloir acheter le silence des témoins. Mais la reaction de la police est à la hauteur de l’événement. Hier, les officiers de la CID n’ont pas hésité à aller cueillir, dans la salle des VIP à l’aéroport, le président du PMSD, Maurice Allet. Son arrestation fait suite aux tractations alléguées entre Yatin Varma et la famille Jeannot pour que celle-ci retire la plainte contre l’ancien ministre.

Dans un pays habitué à des mièvreries policières quand une personnalité proche du pouvoir est soupçonnée d’un délit, on aurait pensé que la police allait prendre des gants de velours face à Maurice Allet. Ce dernier est non seulement le président d’une formation qui fait partie du gouvernement, mais il est également president d’un corps parapublic prestigieux. Pourtant, c’est d’une main de fer que la police a dirigé les operations menant à son interrogatoire. Ce geste est inhabituel.

Allet revenait tout juste d’une «mission», ou plutôt d’un de ces déplacements que beaucoup qualifi ent de balades, quand la police l’a appréhendé. Voilà une institution qui a fonctionné normalement. C’est suffisamment rare pour qu’on le signale.

Certes, le Parti travailliste ne paye pas un prix fort en lâchant un ministre non-élu et, éventuellement, le président d’un petit parti allié. Donc, il est encore tôt pour affirmer que la police est devenue plus audacieuse face au pouvoir. Son coup d’éclat d’hier pourrait bien relever du domaine du trompe-l’oeil, après tout. Il faudra attendre la réaction des enquêteurs vis-à-vis d’autres personnages incriminés par Maurice Allet pour confi rmer si la police s’est réellement ressaisie.