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Etre dans sa parole
Elle est méchante la vie. Elle ne vous pardonne aucune erreur. Errare humanum est, dit la locution latine. Se tromper est humain. Mais, cela ne se passe pas de cette manière. L’erreur n’est pas humaine. La vie, elle, elle comptabilise vos rires et larmes. Quelque part, elle veut surtout que les larmes pèsent plus lourd dans la balance. C’est ainsi qu’elle va la vie. Elle nous ballotte dans la sous-vie ou le trop-plein-de-vie. Dès lors, où trouver du sens ? Dans les gens qu’on aime ? La nature autour de soi ? Des souffles de pureté et d’innocence ? L’âme est torturée.
C’est une manière d’être. Une manière d’écrire. Dans la parole, on se met à nu. Dans la parole, on se raconte, on se révèle. Dis-moi combien tu crois souffrir et je te dirai combientu te mens. Dis-moi combien de temps tu prends à trouver le sommeil et je te dirai combien «tu es en paix avec toi-même». Les mots, la parole, c’est la vie. Ce qui nous dit est cequi nous fait. Pourquoi lisons-nous les faits divers ? Voyeurisme ? Non, nous tenons seulement à savoir jusqu’où la nature humaine peut aller.
Il n’y a plus de limites. Nous avons franchi toutes les barrières. Anges et bourreaux. La haine extrême côtoie l’amour le plus pur. Ce n’est pas la dualité de la race humaine. C’est seulement une autre rencontre avec soi-même. De cette rencontre où on n’ose pas se regarder.
De ce moment du matin où on fait les choses le plus rapidement possible pour ne pas avoir à se regarder dans un miroir, les yeux dans les yeux.
Fuir. Courir après des mirages. S’attacher à des projets d’un jour, des projets d’une vie. L’être humain n’a jamais été aussi faible et vulnérable qu’il l’est aujourd’hui. Lorsque tu as tout épuisé des ressources de la nature, lorsque tu t’es laissé autant instrumentaliser par les forces du marché et lorsque tu t’es autant soumis aux mensonges d’un partenaire supposé de vie, il te reste une dernière chance.
Sortir de l’ombre, être le reflet de sa vérité. Une bien belle ambition. Mais, n’est-elle pas plus noble dans un univers de consommation où le rythme de la vie est frénétique ? Certes, mais comment faire ? Retrouver la liberté de la pensée, peut-être. Ou encore prendre conscience que chaque souffle de vie est un présent. Certains pourraient trouver cela d’un sentimentalisme primaire. Toutefois, la perte du sens, l’oubli du sens sont, eux, bien réels.
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