Les organisateurs doivent éviter les célébrations démesurées. Ils ont le devoir de recadrer certains courtisans zélés qui n’hésiteront pas à encenser le personnage de manière outrancière, pour mieux jurer fi délité au pouvoir actuel. Il faut contenir les ambitions de ceux qui vont instrumentaliser l’évènement à des fi ns politiques. Tout excès d’enthousiasme ne peut que nuire à la  mémoire de l’homme qui a occupé la plus haute fonction du pays pendant 14 ans.

Si le parcours de l’ancien dirigeant politique est décliné à l’infi ni sur les ondes de la station nationale durant les jours précédant le18 septembre, cela passe encore. La MBC est une habituée de ces coups d’encensoir. Dans le domaine de la propagande et du culte de la personnalité, la station nationale pourrait même rivaliser avec l’audiovisuel nord-coréen. Ce qui sera plus gênant, c’est de voir d’autres services publics s’y mettre également se croyant obligés d’ériger en icône le premier chef de gouvernement de l’île Maurice indépendante.

Par exemple, le ministère de l’Éducation est mal inspiré quand il reporte la réunion d’information qui était prévue avec les parents d’élèves pour l’inscription en Form l «en raison des activités prévues dans les écoles le 18 septembre pour la célébration de l’anniversaire …». Bientôt, ils pourraient annoncer la fermeture des écoles à la mi-journée pour organiser des activités en mémoire de l’ancien PM.

La date du 18 septembre suscite une émotion légitime parmi beaucoup de Mauriciens. Des célébrations exagérées, qui relèvent du marketing politique ou de la complaisance calculée, risquent cependant de dévoyer l’évènement.