A Maurice, le président d’une fédération religio-régionale est également Chairman du board du service public gérant l’énergie électrique. Un autre président de fédération de temples est, lui, semble-t-il, un intercesseur autorisé, au service de l’installation d’une centrale à charbon.

La presse l’interroge et, après la levée de l’interdiction qui pesait sur ce projet, ce monsieur se dit heureux de ce «dénouement positif». Etrange et pauvre pays où un enjeu national aussi vital que la qualité de l’air que l’on respire peut être soumis à son appartenance à une fédération ou à une autre.

Il ne se passe de semaine sans que la presse n’évoque un nouveau projet d’installation de panneaux photovoltaïques, chez un particulier, un établissement scolaire, un concessionnaire automobile. Les Mauriciens ont mesuré la rentabilité de ces dispositifs, il ne demandent plus à être convaincus. Ce qui leur manque, c’est peut-être un produit bancaire leur permettant, pour s’équiper, d’emprunter à un taux vraiment incitatif, un taux vert.

À côté du photovolotaïque qui séduit tant, sans doute faudrait-il trouver davantage de biogaz, ce méthane si facile à produire si l’on accepte de diriger tous ses déchets organiques vers un digesteur anaérobique. Un travail de sensibilisation pourrait être requis, pour convaincre certaines réticences que le biogaz est parfaitement hygiénique mais nous ne pouvons plus nous permettre de perdre du temps - et de la biomasse - en matière de biogaz.

Au moyen d’une pyrolyse, décomposition chimique de matières organiques sous l’effet de la chaleur, il est possible de récolter des gaz substituables au gaz naturel. Dans un pays producteur de sucre, la bagasse se prête parfaitement à ce procédé de gazéification qui, en tout état de cause, devrait constituer la prochaine étape du processus de transformation de l’industrie cannière. Les moyens de réduire notre dépendance des énergies fossiles existent. Moyennant, certes, qu’on cesse de nous faire croire qu’on est meilleur membre de telle fédération de temples quand on soutient un projet insensé, pour la seule raison que son promoteur prierait dans un temple à l’architecture semblable à ceux de la fédération.

Il faut sauver ce pays de la pollution. De l’air et mentale.