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Fausse morale

17 mai 2011, 04:25

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Berlusconi doit se sentir moins seul. Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss Kahn, accusé de séquestration et d’agression sexuelle sur une femme de chambre de 32 ans, est la cible de commentaires qui ne s’embarrassent pas d’euphémismes : on en fait un boulimique sexuel qui ne peut souffrir la vue d’une jupe.

Si sa culpabilité est prouvée, on pourra féliciter le système américain, aux valeurs puritaines avérées, de ne pas faire grand cas du statut du prévenu pour faire son job. Mais s’il s’avère que c’est une machination, les pires scenarii de série B auront malheureusement gagné le paysage politique qu’on imagine aisément roublard. Pour le FMI, le coup est dur. Pour le Parti socialiste français, il l’est certainement plus, d’autant que DSK était presque assuré de trôner à l’Elysée selon les sondeurs hexagonaux. Cette nouvelle affaire DSK pose des questions autres que sa culpabilité ou son innocence : celle de l’image – Ô combien importante en politique – et de la moralité.

Qu’ils aient été friands de call-girls de luxe comme Bongo Ondimba père, qu’ils manient le cigare à la Clinton, qu’ils soient les chantres du bunga bunga façon Berlusconi ou qu’ils traînent une réputation sulfureuse d’homme à femmes comme Strauss-Kahn, les hommes politiques ne sont pas des saints. Comme tout homme, ils ont des envies qu’ils maîtrisent ou auxquelles ils succombent.

Ceux qui font montre de retenue parient, d’une manière ou d’une autre, sur la moralité inhérente à une fonction d’élu. Ils cultivent une image d’éthique, attendue et de bon aloi. Ceux qui succombent à leurs pulsions profitent de l’influence que leur confère l’exercice du pouvoir. Qu’on le veuille ou non, quel que soit le profil, les hommes et femmes politiques nourrissent leurs turpitudes. Leur problème est qu’elles risquent d’être exposées à la face du monde.

Outre l’image de DSK, ce sont celles de l’institution qu’il dirige, de son parti en France, voire de son pays, qui sont ternies. Alors, on reparlera de moralité pour assurer que le paysage politique se doit d’avoir valeur d’exemple. Reste que les mauvaises images s’effacent parfois plus vite qu’on ne le croit.

 

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