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Fausse solidarité
S’il y a un sujet de fond que le budget 2014 devra aborder, c’est bien la lutte contre la pauvreté. Le gouvernement passera à côté de l’essentiel s’il se contente d’augmenter les prestations sociales pour venir à bout du problème. Les mesures palliatives ne suffisent plus pour endiguer le fléau.
La vie chère et le chômage font beaucoup de victimes. Il y a un grand nombre de Mauriciens qui éprouvent du mal à faire face à leurs dépenses courantes. D’ailleurs, il n’y a pas que des familles appartenant aux classes populaires qui sont touchées. Même les ménages de la classe moyenne ont du mal à arrondir les fins de mois. En particulier, ceux touchant des revenus mensuels de Rs 20 000 à Rs 40 000 et qui ont été exclus du paiement de la compensation salariale. Une fraction de plus en plus importante de cette classe moyenne glisse, peu à peu, vers la pauvreté.
Comment guérit-on le pays de la pauvreté rampante ? Cette question devrait être la priorité de l’agenda national. Il y a urgence. La fracture sociale se creuse dangereusement. L’extrême pauvreté des uns et la richesse ostentatoire des autres créent une situation qui fragilise le pays.
Une approche simpliste consiste à distribuer des aumônes d’État. On peut offrir des logements gratuits que les bénéficiaires trouveront trop exigus. On peut fournir des repas chauds dans les écoles ZEP. Ou encore, inventer de nouvelles formules d’allocations sociales. Ce serait de fausses solutions. Du reste, la NEF s’est inspirée de ces méthodes. Ses résultats ne sont pas probants. Il faut aider les pauvres à vivre dignement par le travail. Pour y arriver, il faut démocratiser l’accès à l’éducation. Le système actuel, trop élitiste, génère des exclus.
Réduire les pauvres à l’assistanat, ce n’est pas de la solidarité. C’est du mépris.
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