Le gouvernement a franchi, hier, une ligne rouge en intensifiant son attaque contre «l’express». Déjà sous le coup d’un boycott publicitaire de l’Etat, notre journal ne sera plus acheté par les ministères pour distribution dans leurs bureaux. Ainsi en ont décidé les nouveaux princes.

ll s’agit de l’une des plus graves attaques contre la liberté de s’informer. A travers cette mesure, les dirigeants politiques lancent un avertissement aux fonctionnaires : pour faire plaisir à leurs ministres, ceux-ci ne doivent pas lire la presse indépendante, mais les journaux qui sont à la botte des autorités. On se croirait au Zimbabwe de Robert Mugabe !

Depuis quelques années déjà, notre quotidien est dans la ligne de mire des snipers du gouvernement de Navin Ramgoolam. D’abord les ministères et les départements publics, puis les entreprises à capitaux publics ont cessé d’acheter de l’espace publicitaire dans les publications du groupe La Sentinelle, dont «l’express».

Le manque à gagner pour ces journaux est important d’autant plus que des sociétés comme «Mauritius Telecom» disposent de budgets lourds pour la publicité.

Ainsi, pour la seule année 2009, MT a payé plus de Rs 12 millions en termes de publicité à des titres choisis. Après la tentative d’asphyxie financière, le gouvernement a durci la répression à l’égard de «l’express» en essayant de limiter sa diffusion. Il est allé très loin dans cette démarche. Sans aucun ménagement pour les passagers d’«Air Mauritius», il a ordonné qu’aucun numéro de notre journal soit placé à bord des avions de la compagnie nationale aérienne. Les clients de MK avaient beau exprimer leur colère, le gouvernement ne céda point. Il leur impose la lecture de journaux qu’il juge «bien».

C’est avec la même volonté d’affaiblir notre journal et de neutraliser l’influence du principal quotidien du pays que les propagandistes du régime nous ont imputé des mobiles partisans. Or, nos lecteurs savent que ces accusations sont sans fondement. Ils demeurent fidèles à «l’express». Leur nombre est même en progression.

Pas plus tard qu’hier, nous avons reçu le résultat d’une mesure d’audience réalisée par «TNS Analysis» qui établit la dominance de «l’express». Notre journal réalise un taux de lectorat de 63 %, devançant de loin ses concurrents, «Le Mauricien» et «Le Matinal», avec des scores de 35 % et 32 % respectivement. Mieux encore, les sondeurs évaluent à 79 % le taux de pénétration de notre site Internet, lexpress.mu. Celui du «Mauricien» recueille 36 % et celui du «Matinal» ferme le cortège avec dix points de moins. La campagne de nos détracteurs n’a pas l’effet escompté. Ils ont sous estimé l’intelligence des lecteurs mauriciens.

Incapables de mettre au pas notre journal, ils tentent maintenant d’empêcher les serviteurs publics d’honorer l’obligation d’être à l’écoute des citoyens en lisant «l’express». Ils sont dangereux, ces faux démocrates qui nous gouvernent.