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Femme, la déesse…

15 mars 2011, 09:54

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Il a beaucoup été question de la femme ces derniers jours. Le temps d’une Journée internationale, voilà que les langues se délient et que des revendications refont surface. Dans les faits et dans la vie quotidienne, les choses ont néanmoins bien évolué.

A tel point qu’il devient incontournable de remettre en question certains clichés et de reprendre toute la problématique en profondeur. En fait, dès qu’on a créé les notions du bien et du mal, on a été piégé. De la même manière, il y a le modèle masculin et le modèle féminin. Le principe dichotomique et l’impératif de la dualité faisant loi, la femme qui a du pouvoir devient une femme-homme. Du moment qu’une femme cherche à être une femme forte, elle est tentée de rejeter ce qui constitue généralement ses «devoirs» traditionnels. Car, pour elle, c’est de repousser l’idée qu’elle est au service de l’homme.

Or, ce n’est pas ce qu’elle fait ou refuse de faire qui est important. L’essentiel est dans le regard qu’elle porte sur elle-même. Il faut le savoir, la course pour le pouvoir se traduit par un sentiment de manque. La femme professionnelle en souffre beaucoup.

Une identité n’est jamais fi gée. Elle n’est pas non plus une conclusion. Une personne existe réellement lorsqu’elle est capable de vivre dans les contradictions sans ressentir de manière obsessionnelle le besoin de réconcilier ces contradictions. Une femme peut, en ce sens, être autoritaire dans une situation et sensible dans une autre avec son mari. D’un autre côté, dans la recherche d’une identité structurée, on risque de finir par ne pas avoir d’identité. Dans une vision des choses, la femme reste une déesse, quelle que soit la posture qu’elle prend.

Pourquoi donc lutter contre le pouvoir patriarcal quand on a été de tout temps impératrice-reine ? C’est ce qui explique aussi les sentiments de méfiance et d’insécurité que l’homme ressent à l’égard de la femme. Car, l’homme a toujours décidé de classifier le monde entre le blanc et le noir alors que la femme, elle, est inclassable. La femme est multiple, joueuse, nuancée… Elle est ce que vous voulez qu’elle soit lorsqu’elle n’est pas une féministe.

Le pouvoir, ce n’est pas le patriarcat. C’est la déesse qui incarne le pouvoir. En voulant s’approprier le pouvoir des hommes, la déesse est redescendue sur terre…

 

Nazim ESOOF