Après quatre ans de Lionel Messi, la roue va peut-être enfin tourner. Et si la ‘routourne’ (pour paraphraser le joueur français du Bayern Munich), bien c’est Francky qui va être content dis donc ! Un peu de changement, d’enthousiasme et de fraîcheur feraient le plus grand bien à un trophée dont l’intérêt a, fortement, diminué depuis qu’il s’est transformé, par la force des choses, en ‘Messi d’or’.

Certes, le génie argentin est de la trempe des plus grands, se rapprochant jour après jour de l’aura des Maradona et autre Pelé (il ne lui manque plus qu’une Coupe du monde à son palmarès pour faire taire les derniers esprits chagrins).

Mais il n’empêche que le système de vote actuel avantage Messi depuis que le Ballon d’or est devenu le FIFA Ballon d’or en 2010. Ainsi, alors que le Ballon d’or fut décerné seulement par des journalistes pendant presque 50 ans, il est déterminé par un panel élargi (incorporant les votes du FIFA Player Trophy) depuis trois ans, comprenant sélectionneurs, capitaines de sélection et journalistes Internationaux.

Si dans le passé, le meilleur joueur du monde était décidé en fonction de son palmarès et de son aura sur et en dehors des terrains, il s’est parfois résumé, ces dernières années, à donner la récompense au meilleur joueur en activité sans vraiment tenir compte du palmarès du joueur (comme en 2011, lorsque Wesley Sneijder fut battu par Messi alors que le Néerlandais aurait gagné si seuls les votes des journalistes avaient été pris en compte…)

Cette année, la tendance pour un chamboulement de la hiérarchie et une victoire de Franck Ribéry semble réelle puisque le Français a remporté le triplé Ligue des champions-Bundesliga-Coupe d’Allemagne avec le Bayern Munich, ainsi que la Supercoupe d’Europe (aux tirs au but contre Chelsea). Sans oublier le titre de meilleur joueur de l’UEFA, en août dernier, et une grosse présence cette saison en étant le joueur le plus décisif du Bayern de Guardiola et des Bleus de Deschamps.

Footballistiquement, ces dernières semaines, Ribéry a été plus tranchant et médiatisé que Messi, souvent blessé. Est-ce que cela suffi ra ? Pas sûr du tout ! Avec 13 buts et 27 passes décisives à son compteur, toutes compétitions confondues, le Français affiche un joli bilan, mais l’Argentin en est à 66 buts et 17 passes décisives. Champion d’Espagne, Messi a dépassé le record de Maradona en sélection (35 buts), a inscrit un but toutes les 74 mn et est le seul joueur de l’histoire à avoir marqué au moins un but lors de 19 journées en Liga.

Dès qu’il est absent, c’est tout le grand Barça qui sombre. De plus, Messi est devenu très important en sélection d’Argentine. Intrinsèquement, Messi est plus fort que Ribéry, comme l’a dit à juste raison Gérard Houllier.

Mais le palmarès du Munichois dépasse largement celui du Barcelonais et pourrait faire pencher la balance de son côté. Leader technique, rouage essentiel de l’équipe, élément clé-des champions d’Europe, Ribéry a vraiment progressé en club.

À moins que le meilleur rival de Messi, ces dernières années, Cristiano Ronaldo, ne vienne mettre tout le monde d’accord ! On n’a pas fini d’en entendre parler, d’ici Noël. Et les matchs de barrages européens, dans quinze jours, vont sans doute pimenter les débats…