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Gare à l’inflation !
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Gare à l’inflation !

Attention ! L’inflation revient ! Ce n’est pas nous qui donnons l’alerte, mais le Monetary Policy Committee (MPC) de la Banque de Maurice, suite à sa réunion d’hier.
Comme attendu, le taux directeur a été maintenu à 4,75 %. Rundheersing Bheenick avait, pour rappel, déclaré que le taux directeur serait maintenu à son niveau actuel au cours des deux prochains trimestres.
Dans son communiqué émis avant-hier, le MPC se montre très soucieux par rapport à l’inflation. Plusieurs membres du comité disent craindre que l’inflation n’augmente plus rapidement qu’ils ne l’avaient anticipé lors de la réunion organisée en septembre dernier. Le MPC redoute, qui plus est, l’impact de la récente compensation salariale et l’effet du budget sur les prix.
Il est vrai que le dernier budget présenté par le ministre des Finances, Pravind Jugnauth, a été suivi d’une hausse des prix – en cascade – des produits de consommation. La raison en est que la Taxe sur la valeur ajoutée a été introduite sur les intrants requis pour la fabrication de nombreux produits. Résultat : leurs prix ont augmenté. Parmi les produits concernés, on retrouve le lait, le yaourt, l’huile de table, la farine, la margarine, le dahi, les crèmes dessert, le poulet, les aliments pour animaux et les fertilisants, entre autres. Adieu les «no tax budgets» des années précédentes…
Comme si cela ne suffi sait pas, les tarifs de l’électricité augmentent aussi de 10 %, ce qui risque fort d’entraîner d’autres augmentations des prix.Verrons-nous apparaître un cercle vicieux de hausses conséquentes des prix, suivies d’une demande de compensation salariale du même ordre et de nouvelles taxes pour fi nancer l’enveloppe salariale du gouvernement ? Nous n’en sommes pas encore là, car l’infl ation est de 2,5 % seulement comparativement aux 12 % et 10 % des dernières années.
Le directeur du Joint Economic Council se garde d’émettre des conclusions trop hâtives. «Il faut certes rester vigilants par rapport à l’inflation, mais les priorités demeurent la croissance et la restructuration de l’économie. Notre vrai problème pour le moment, c’est la crise dans la zone euro et la quasi-absence de reprise aux Etats-Unis», dit-il. Raj Makoond fait observer que le déficit budgétaire a été maintenu à 4,3 % du Produit intérieur brut, ce qui est une performance honorable dans la conjoncture actuelle.
En passant, ajoutons néanmoins que le gouvernement n’a pas, pour sa part, réduit son train de vie. Il se contente de taxer davantage. Pas de remise en question du transport gratuit pour les collégiens et les vieux, mais en revanche, il abolit, comme il l’avait promis, la taxe sur les intérêts bancaires – enfin presque – et la taxe résidentielle.
Dans ces conditions, il était «normal» de trouver d’autres sources de revenus, en taxant davantage les consommateurs. Car l’inflation devrait être de 7 % en juin 2011, prévient le gouverneur de la Banque centrale.
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