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Identités séparées

7 janvier 2014, 06:12

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Ainsi, si les lobbies sectaires montrent leurs muscles, le gouvernement abandonnera son projet de réforme électorale. C’est nul autre que le Premier ministre qui l’a concédé : «Si reforme la pou divise banne Mauriciens, mo préfère renonce li».

 

On espérait que le leadership du pays allait adopter une attitude plus ferme face aux semeurs de division. S’ils étaient réellement déterminés à moderniser le système électoral, les dirigeants auraient expliqué leur projet rassembleur à la nation et non jeté l’éponge avant même de combattre les forces qui veulent nous enfermer derrière les cloisons posées par la Constitution.

 

Un pouvoir sûr de son bon droit n’aurait pas louvoyé. Il aurait gardé le cap coûte que coûte. Cela fait presque un demi-siècle que les étiquettes ethniques sont gravées dans la loi suprême et il manque toujours à nos dirigeants le courage de corriger cette aberration : «The population of Mauritius shall be regarded as including a Hindu community, a Muslim community and a Sino-Mauritian community; and every person who does not appear, from his way of life, to belong to one or other of those three communities shall be regarded as belonging to the General Population...»

 

Tous sont responsables du pourrissement de la situation. Les uns ont raté leur Sachs, les autres leur Carcassonne. La fragmentation institutionnalisée de la nation, elle, demeure.

 

«Mo invite tout bane Mauricien… donne zotte l’opinion», dit le Premier ministre. C’est un refrain que le pays connaît bien. À la place d’actions décisives et concrètes, on nous sert un feuilleton composé de consultations, de discussions, de recherches et de table ronde. Les incantations politiciennes autour du thème de l’identité nationale se multiplient tandis que la Constitution persiste à nous loger dans des identités séparées.