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Il fallait pas oser…
Lorsqu’on demande à des personnes sensées de penser notre société, elles nous disent surtout à quel point nous sommes archaïques et nous accrochons à des mythes. Le rapport du Pr Guy Carcassonne sur le système électoral vient de nous le démontrer. Toute la classe politique en a pris un sale coup sur la gueule. Comme quoi il ne fallait pas solliciter ce monsieur ! Et voilà qu’on se retrouve avec un rapport qui relève toutes les anomalies d’un système préhistorique. Les propositions du Pr Carcassonne ne sont pas aussi révolutionnaires que cela. Bien des Mauriciens plaident pour une réforme en profondeur du système électoral depuis des années. En vain, évidemment. A présent que c’est un rapport commandé par le Premier ministre, on verra bien ce qui en sortira.
Mais il ne faut pas se faire trop d’illusions. Seule la volonté politique de nos dirigeants pourrait influer sur le cours des événements. Ont-ils cette volonté ? Aujourd’hui, le Premier ministre et le leader de l’opposition ont une occasion d’inscrire leurs noms en lettres d’or dans l’histoire de ce pays. Auront-ils le courage de le faire ? Il faudrait, pour cela, qu’ils oublient leurs intérêts personnels et immédiats. S’il y a un message à délivrer désormais, c’est que nous voulons croire en eux. Nous voulons croire que nos hommes politiques sont capables de grands desseins. Qu’ils ne sont pas complètement démonétisés. Nous voulons croire que «l’intérêt supérieur de la nation» a encore un sens. Nous voulons qu’ils soient autonomes et non prisonniers d’obscurs lobbies.
L’enjeu est grand. Les obstacles multiples. Il s’agit de dépouiller notre système électoral de toutes ces considérations sectaires qui ont pourri la vie politique mauricienne. Il s’agit de faire que l’électeur soit mauricien et non hindou, musulman ou catholique. L’île Maurice de 2011 mérite bien cela. Les générations futures aussi. C’est une responsabilité devant l’histoire.
Dans ses récents discours, le Premier ministre s’est montré dans ses habits de rassembleur. Il a plaidé pour que tout le monde, en cette période de crise économique mondiale, travaille pour le pays. Aujourd’hui, c’est à lui de travailler pour le pays, au-delà des discours. De mettre en action une parole réfléchie. Navin Ramgoolam aura-t-il le courage d’entraîner le landerneau politique dans cette dynamique de réforme ? Entre 2005 et 2010, tout le monde disait que c’était Rama Sithanen le réformiste. Le leader du PTr a cette opportunité, désormais, de démontrer qu’il peut agir en leader d’un pays. Bizin sanzman, M. le Premier ministre.
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