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Il va mourir cette année...

26 décembre 2013, 00:35

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Il va mourir cette année...

Résignons-nous, et tant qu’à faire sortons nous aussi les pétards, comme si les moto/ bylettes et les voitures tunées ne faisaient pas assez de bruit à longueur d’année. C’est la saison des letchis et des marchands ambulants qui doublent en proportion (ils n’ont pas de chauve-souris pour les bouffer), et des souhaits souvent factices. C’est aussi la saison des prévisions et autres prédictions ; astrologues, journalistes, économistes, experts et pandits de tout acabit se lancent, comme des petar-fizet bien de chez nous, dans des envolées davantage futuristes, quand ce n’est pas divinatoires. Il faut s’attendre - et c’est une prédiction – à ce que ces prévisionnistes du dimanche - qui n’ont rien à envier à ceux de Vacoas - se plantent, une fois encore.

 

Année après année, on constate que les experts qui se montrent les plus convaincus de leur infaillibilité dans la prédiction de l’avenir attirent davantage l’attention des médias, tandis que ceux qui savent un peu plus de quoi ils parlent ne sont jamais interviewés, parce qu’ils n’apparaissent pas sur les radars.

 

Se basant sur une étude qui a mobilisé 5000 prévisionnistes ayant établi des prévisions sur plus de 250 sujets, allant de la crise de l’euro à la guerre civile en Syrie, The Economist, dans son numéro spécial, souligne : « Si on peut découvrir quelles méthodes favorisent l’exactitude et découvrir comment tirer parti de la sagesse collective », en revanche, il s’avère qu’on ne devrait pas se fier aux prévisions. Le journaliste canadien Dan Gardner, s’appuyant sur les travaux de Philip Tetlock, professeur de psychologie, rappelle qu’après des dizaines de milliers de cas étudiés, « la plupart des experts auraient été surpassés par un chimpanzé lançant des fl échettes sur un tableau couvert de scénarios aléatoires. » Tetlock, qui a lancé en 1985 une vaste expérience consistant pendant 20 ans à valider les prévisions de 300 experts des sphères économiques et politiques, a prouvé que les experts dits optimistes prévoyaient dans 65% des cas des scénarios roses qui voyaient le jour 15% du temps et que les experts dits pessimistes s’attendaient dans 70% des cas à des scénarios catastrophe qui se matérialisaient seulement 12% du temps. Entre les deux, il y a toujours la boule de cristal, ou les entrailles d’un animal !

 

***

 

Pourquoi s’en priver alors ? Faisons une prédiction nous aussi, d’autant qu’on a, apparemment, une bonne page du journal. En 2014, un homme politique va mourir. Son fils, connu, ou inconnu jusqu’ici, émergera le jour même des funérailles avec cette formule-choc qui fera la Une de l’App de l’express : « Je reprendrai la lutte de mon père », entouré d’une horde de bénioui- oui qui feront briller les chaussures du fils avec les larmes du père. Le Mauricien va aussi s’en émouvoir, mais jusqu’à quand...