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Ils préfèrent la prison
Qu’est-ce qui se passe donc dans ce pays? Quatre meurtres en moins d’un mois. Des crimes les uns plus atroces que les autres. Comment analyser le phénomène?
Ici, des gens crient à la révolte. Ils vont même plus loin. Ils réclament la peine de mort pour les coupables. Ils sont en colère et cela se comprend. Ils ont l’impression qu’un système de justice laxiste ne remplit plus sa fonction dissuasive et préventive. Cela est vrai. Parce que la police et la justice mauriciennes travaillent dans une forme d’ambivalence qui finit par brouiller le message.
Là d’autres personnes tentent d’analyser les maux. Et tirer des conclusions objectives afin de prévenir la criminalité aussi bien que la délinquance, haute et petite. Ces personnes sont d’ailleurs souvent la cible des partisans des mesures punitives extrêmes. Mais leur humanisme sert surtout la cause sociale. On ne peut agir effectivement sur un fléau sans essayer de le comprendre.
Quoi qu’il en soit, entre les positions radicales, il y a le fait que le taux de la criminalité, en l’absence de statistiques, semble anormalement en hausse. Délaissons le penchant électoraliste de certains qui, à chaque meurtre, exigent la réintroduction de la peine de mort. Éloignons-nous aussi de l’angélisme de ceux qui croient qu’il suffit du pardon pour avoir une société meilleure.
Dans le fond, la criminalité et la délinquance sont des indicateurs des dysfonctionnements des structures sociales. Lorsque des individus en arrivent à tuer pour des sommes modiques, c’est qu’ils ont perdu tout le sens du respect de la vie humaine. Les uns diront que les valeurs se sont érodées. Les autres dénonceront le matérialisme ambiant.
Il faudrait d’abord préciser que la criminalité gratuite n’est pas spécifique à la société mauricienne. Ensuite, faire ressortir que si le mal est subjectif, la cause et la solution pourraient, elles, être objectives. Il y a des signes qui ne trompent pas, en ce sens.
La toxicomanie est l’une des causes profondes de la criminalité. La solution n’est pas toujours la prison. Il y a eu quelques cas connus, ces derniers temps, où des détenus ont affirmé qu’une fois libres, ils commettront d’autres délits pour pouvoir retrouver la prison. L’horreur s’était produite lorsqu’un prisonnier, retrouvant la liberté, poignardait une personne juste pour retourner à la prison.
C’est dire qu’il y a des citoyens mauriciens qui n’envisagent de vie que celle en prison. Il faudrait essayer de comprendre cela…
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