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Interrogations citoyennes

2 décembre 2009, 13:45

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L’aide de l’Etat accordée à Infinity BPO, dirigée par Jean Suzanne, soulève des remarques, pour le moins légitimes, de la part d’internautes. C’est qu’une partie des fonds injectés sous l’Additional Stimulus Package (ASP), «pour la sauvegarde de 650 emplois», provient de la poche des contribuables. On comprend donc que certains des commentaires postés suite à l’article intitulé «Infinity BPO sous administration contrôlée» soient acerbes. Sur les Rs 135 millions alloués pour donner une bouffée d’oxygène à l’entreprise, Rs 45 millions correspondent à un prêt de l’Etat à un taux préférentiel de 5 %. L’internaute «Denis» réagit brutalement à l’information : «Cette société est une tâche pour le secteur des TICs. Comment le gouvernement peut accepter d''aider une entreprise profitable ? La perte de 650 emplois??? Il doit y avoir une vingtaine de centres d'appels à Maurice capables d'absorber plus de 75% de ces 650 emplois. C'est une honte!!!». De la même manière, «TA» ne mâche pas ses mots : «L’argument principal, mis en avant pour justifier ce déboursement des fonds publics, est la sauvegarde de l’emploi des 650 salariés d’Infinity. Quelle belle ironie Mr Suzanne d’utiliser vos employés pour justifier l’aide de l’Etat ! Ces mêmes employés que vous maltraitez au quotidien. Saviez-vous par exemple que les télé-agents d’Infinity n’ont pas d’eau à boire, alors même que leur métier consiste à parler des heures au téléphone ? Et la liste est longue ».

On pourra critiquer la formulation de ces commentaires, discuter sur le fond aussi, mais il n’en demeure pas moins que ces interrogations et/ou remarques sont légitimes. Aider une entreprise en difficulté, surtout après la conjoncture défavorable de laquelle on commence à s’extirper –même si le pays a bien tenu le choc de la crise économique et financière mondiale, est une nécessité. A cet effet, l’ASP est une mesure louable. Néanmoins, les sommes déboursées inquiètent les citoyens quand il peut y avoir présomption de collusion, quand les méthodes managériales et la gestion sont attaquables, quand la sauvegarde de l’emploi devient un argument trop aisé au point d’être une ritournelle presque creuse.

Il ne s’agit pas de clouer au pilori Jean Suzanne, ni même de faire un procès. Plutôt, il s’agit de faire remonter les opinions de ces citoyens qui s’interrogent, trépignent de rage, et surtout commentent, lorsqu’ils ont le sentiment d’avoir été floués ou que la transparence s’apparente plus à de l’opacité. Reste néanmoins à préciser que les garde-fous imposés devraient aider à redresser la barre financière et également managériale. Mais ces garde-fous, sont-ils suffisants ? C’est ce que pourrait se demander un autre internaute.

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