Comment préserver le produit touristique de Rodrigues ? C’est une question qui demande qu’on s’y attarde. Surtout à une période où la crise économique mondiale a des effets néfastes sur l’industrie locale.

Avec la crise, le voyageur va réfléchir deux fois avant de partir en vacances et il va être plus exigeant avant de choisir un produit où il aura « value for money ». D’où la nécessité pour l’industrie de faire la meilleure offre avec un petit plus qui fera basculer la décision du voyageur en sa faveur.

Le développement touristique a débuté avec la conversion de l’ancien bâtiment de Cable and Wireless en Guest House et l’initiative de l’ancien boutiquier Chi Wye Leong Lone d’ouvrir la première pension de famille à Port-Mathurin. Après, il y a eu les Filaos, Beau Soleil, Les Cocotiers, L’Auberge Anse-aux-Anglais, etc.

Aujourd’hui, les pensions de famille comptent 125 chambres. L’ouverture de l’hôtel Cotton Bay, en 1991, a constitué un tournant dans le développement touristique de l’île. L’hôtel Mourouk Ebony et d’autres ont emboîté le pas pour constituer un parc hôtelier de 194 chambres, en comptant le Tekoma, établissement de 15 chambres qui va ouvrir ses portes cette année.

Parallèlement, il y a eu le développement des petites structures pour l’accueil des touristes chez l’habitant. Un type d’activité économique qui prend de l’ampleur avec 214 chambres recensées.

Il est à se demander jusqu’où le pays peut encore aller dans l’extension du nombre de structures d’hébergement sans perdre son cachet authentique. L’île Rodrigues est une destination éloignée des grandes métropoles. Tous ceux qui paient le prix pour y arriver sont séduits par le style de vie et la qualité de l’accueil de la population. C’est souvent ce qui les incite à revenir. C’est un atout le pays pour qu’il faut à tout prix préserver.

Le discours programme fait état de la promotion du tourisme chez l’habitant, un tourisme écologique à haute valeur ajoutée. Mais toute politique touristique doit être mise en oeuvre avec la participation active de la population. Le tourisme n’est pas seulement l’affaire des opérateurs et des décideurs. La spécificité du produit touristique de Rodrigues dépend largement du sentiment de sécurité qui se dégage dans le pays, de l’authenticité de sa culture, ainsi que de l’ambiance générale.

C’est pourquoi les autorités et les opérateurs doivent avoir le souci constant d’impliquer les autres acteurs économiques et sociaux dans le développement et la promotion de ce secteur. Il y va de la survie de l’industrie et des autres secteurs qui en dépendent.

Benoit JOLICOEUR