Publicité
L’express, libre, n’a pas «dévié» !
Par
Partager cet article
L’express, libre, n’a pas «dévié» !
En tant que dernier survivant, témoin de la genèse de «l’express», je dois à la vérité de répudier la version farfelue que navin Ramgoolam propage et revendique à son sujet.
La fondation de La Sentinelle Ltée, compagnie propriétaire de «l’express», n’a jamais été une initiative du Parti travailliste. L’idée en revient à Guy Forget et Guy Balancy vers décembre 1962. C’est chez moi, au 120 avenue antelme, Quatre-Bornes, que Guy Balancy nous montra, un soir, après dîner, l’esquisse de faisabilité du projet qu’ils devaient réaliser. en intellectuels imbus de justice sociale et de liberté d’expression, ils étaient travaillistes de conviction et fondèrent «l’express» comme tribune de la raison, pour opposer les peurs viscérales, fondées ou pas, que ventilaient dans la presse les adversaires de l’indépendance et de l’idée qu’il put y avoir, un jour, une patrie mauricienne, pour tous.
Directeur de «l’express» de 1963 à 1984, je me suis évertué à servir en conscience l’idéal original du bien commun – sans étroitesse, ni veulerie partisanes. Les déviants de ces idées formatrices sont les accapareurs qui vivent et agissent à genoux devant les faux dieux de l’intrigue et la soif maladive du pouvoir. Guy Forget et Guy Balancy sont allés rejoindre, dans l’oubli et la conspiration du silence, les pionniers de la justice sociale à maurice que furent : le Dr Maurice Curé, fondateur du Parti travailliste; Emmanuel Anquetil, fondateur du syndicalisme des travailleurs et seul et unique homme public à être châtié et exilé par la puissance coloniale pour ses convictions ; Guy Rozemont, populiste inspiré et rassembleur des petits sans distinction aucune. Ce travaillismelà n’existe plus à maurice. il a été remplacé par le ramgoolamisme, forme de pollution cynique de la vie publique qui, de Guy Forget à Rama Sithanen, n’a pas fini de compter ses victimes.
Publicité
Les plus récents