Publicité
La doublure de l’héroïne
Qu’il s’agisse de l’exfiltration mafieuse du steward Caterino ou des jérémiades en tous genres dès qu’un jeune Français est détenu pour avoir introduit du Subutex sur notre territoire, l’attitude des proches - pour ne pas dire des compatriotes - de ces passeurs est des plus désobligeantes. Envers notre justice, notre police, notre autorité carcérale. Comme si chaque mule arrêtée sur l’axe Roissy-Maurice actionnait le clap d’un remake du Midnight Express d’Alan Parker. Il est difficile d’imaginer qu’un jeune de 20 ans auquel un quasi-inconnu offre un billet d’avion et 2 000 euros en échange de la remise à un contact à Maurice de quelques milliers de comprimés de buprénorphine - le nom de la molécule -, il est difficile d’imaginer que ce jeune-là n’ait absolument aucun soupçon quant à la nature illégale de l’opération. Mais admettons ! Que pouvons-nous faire pour protéger ceux qui seraient effectivement de bonne foi ?
Ces jeunes ne savaient pas que le Subutex était, à Maurice, détourné de son usage substitutif, qu’il servait à des fins toxicomaniques et addictives. Ils croyaient même sincèrement que la grand-mère malade du gentil Mauricien qui leur a remis la cargaison consommerait à elle seule les 5 000 comprimés. Alors, ces jeunes-là, un peu naïfs, pour ne pas dire demeurés, mais de bonne foi, alors, ces jeunes-là, il faut les protéger. Et, au passage, protéger les victimes mauriciennes de ce trafic de drogue.
Il n’est pas difficile, sur les avions en provenance de Paris, voire sur tous les appareils décollant vers Maurice, juste après les consignes de sécurité, de diffuser un spot d’une minute, pour mettre en garde contre l’introduction de Subutex. Au besoin avec un montage dynamique des visages des récents condamnés, acompagnés d’une indication de leur peine.
Dans la zone de traitement des passeports, à la réception des bagages, avant l’éventuel passage à la douane, on peut imaginer un affichage agressif, de même que des écrans de diffusion du spot déjà présenté en vol. Tout cela encourageant à se présenter à un guichet spécial si l’on détenait quoi que ce soit qu’on serait susceptible, avec avoir reçu ces récentes informations, de penser suspect.
Comme cela, plus personne ne pleurnichera en se disant que, les pauvres, ils ne savaient pas.
Publicité
Les plus récents