Publicité
La fin du commencement ?
Les modalités de l’alliance bleu-blanc-rouge – la répartition des tickets et le sort réservé à Rama Sithanen, symbole de la méritocratie - ont hypothéqué dangereusement le rêve réaliste de la construction d’une société mauricienne unitaire et moderne pour relever les défi s du XXIe siècle. Un rêve que Navin Ramgoolam, en raison des atouts et de la marge de manoeuvre dont il disposait, pouvait réaliser. Il aurait fallu un judicieux dosage de raison, d’intelligence et de coeur. Et un soupçon d’audace!
Nous avons soutenu la thèse que Ramgoolam avait un rendez-vous crucial avec l’Histoire. Pour être l’architecte de l’unité nationale et celui de la modernité. Le partenariat entre lui et Sithanen, qui remonte à 2000, y était pour beaucoup dans cette opportunité historique.
Ce tandem a fonctionné en parfaite intelligence et complicité de 2000 à 2005 pour la reconquête du pouvoir. Le 15 juin 2008, dans Le Politique et le Savant, nous avions analysé les rapports entre les deux hommes au pouvoir pour gérer les affaires du pays.
La vague de soutien à Rama Sithanen indique clairement qu’il est un symbole porteur d’avenir pour la politique et le pays. Hormis son intelligence et sa compétence reconnues de tous, il incarne le sens de servir le pays, le courage politique, l’ardeur au travail et des initiatives innovantes et performantes. L’Histoire dira un jour la chance de l’avoir eu, avec sa crédibilité internationale, aux commandes de l’économie mauricienne de 2005 à 2010, période marquée par une crise financière et économique internationale sans précédent.
Au diable tous ceux qui veulent le réduire à un symbole ethnique !
Pour réaliser le grand dessein d’une république mauricienne unie, moderne et juste, Navin Ramgoolam devait s’assurer de réunir toutes les conditions nécessaires. Visiblement, valeur du jour, ce n’est pas le cas, eu égard aux réactions provoquées depuis l’annonce des modalités de l’alliance bleu-blanc-rouge. La réputation de Ramgoolam comme seul maître du jeu de l’échiquier politique a pris un sacré coup.
Pire. L’offre jugée excessive faite au MSM a pour conséquence qu’un courant rouge pense qu’il pourrait être en train de saborder le PTr.
L’épisode Sithanen a gravement entamé l’image que Ramgoolam s’est construite, dont celle d’un rassembleur ayant le potentiel de construire une république mauricienne fondée sur les valeurs de méritocratie, d’égalité citoyenne concrète. Le retour à une république de tribus désespère. Et inquiète les bailleurs de fonds internationaux !
Le risque d’une fracture ethnique est aujourd’hui bien réel. Au-delà d’une victoire électorale de l’alliance conduite par Navin Ramgoolam, les prochaines législatives comportent un enjeu sociétal post-électoral : la mobilisation de toute la population sur les dix grands chantiers de l’avenir. Est-ce la fin du commencement d’un projet de société unitaire, égalitaire et moderne, condition sine qua non pour réussir l’entrée de Maurice dans le XXIe siècle? Est-ce la fin d’une époque connue de Ramgoolam? Et le commencement d’une nouvelle dont il dévoilera les contours, fort de l’obtention d’une majorité de trois quarts ? Time will tell !!
Publicité
Les plus récents