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La menace tribale n’est pas un nouveau phénomène
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La menace tribale n’est pas un nouveau phénomène
La menace tribale  existe depuis longtemps. Elle est devenue plus forte depuis 2005. Pourquoi? Tout simplement parce que le gouvernement a abdiqué sa responsabilité principale : définir l’intérêt général dans tous les domaines. Quand un gouvernement élu par une majorité d’électeurs, fût-elle simple, refuse de définir l’intérêt général, des discours de substitution, notamment « ethnicistes », prennent le dessus.
Malenn Oodiah se trompe s’il croit qu’il incombe à l’Etat proprement dit de définir l’intérêt général. L’Etat n’est qu’une structure bureaucratique au service du gouvernement. Il ne faut pas confondre l’Etat et le gouvernement. C’est le gouvernement qui définit la politique de la nation et l’Etat est chargé de l’exécuter.
A Maurice, nous avons un Etat faible, inefficace et sans volonté de réforme parce que le gouvernement a placé à la tête de certaines institutions publiques des nominés politiques sans envergure. Le gouvernement veut des hommes prêts à courber l’échine plutôt que des visionnaires. Lorsque des cadres à l’esprit indépendant refusent les courbettes devant les ministres, on leur demande de plier bagage.
Chaque année, le directeur de l’Audit dénonce les scandales financiers au sein de l’Etat, mais le gouvernement ne fait rien pour appliquer ses recommandations. Sans des directives fermes de la part du gouvernement, l’Etat ne se réformera pas.
Dans le domaine de l’éducation, le gouvernement a introduit une contre-réforme (rétablissement du ranking au CPE) aux antipodes de l’intérêt général pour faire plaisir à un certain électorat. Aujourd’hui, pour amadouer un autre électorat, il veut introduire des demi-mesures (interdiction des leçons particulières en Std IV, introduction du kreol comme medium d’enseignement facultatif) qui ne remettent pas en cause un système inégalitaire.
Dans bien d’autres domaines, l’intérêt général n’a pas été la considération principale de nos gouvernants. Bien au contraire. Ils ont nourri les revendications tribales pour des raisons clientélistes. Ils ont fait de la population un rassemblement de clientèles aux intérêts conflictuels au lieu d’une masse homogène aux intérêts communs.
 
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