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La mission nationale

26 octobre 2009, 16:47

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Lorsque les acteurs sociaux d’un pays sont faibles, la société devient infirme. Avec de surcroît une intelligentsia fortement consensuelle, la société mauricienne, elle, vit un état permanent de compromis. L’affaiblissement des associations intermédiaires n’est jamais un bon signe. Lorsque ceux qui ont une influence sur les choses sont des sectaires, là, franchement, la situation devient dramatique. C’est ce qu’on relève avec ces associations dites socioreligieuses qui n’en finissent pas de marchander avec nos politiques.

Elles occupent un espace qui aurait dû logiquement revenir à la société civile.

Le décor posé, il s’agit, désormais, de savoir ce que peut faire et apporter une association ethnique comme la Fédération Créoles Mauriciens? Une certaine intelligence collective a renfermé cette communauté dans un faisceau de lieux communs. Ce serait, aujourd’hui, la première émancipation dont ont besoin les créoles.

Mais, comme toujours, il y a des individus au sein de tout mouvement qui doivent faire des choix. Ou bien ils prônent une ligne qui rejoint la démarche des autres associations qui interviennent dans le même champs qu’eux. Ou bien, ils s’investissent à concevoir une action et un discours inédits.

Parce qu’il a eu l’impression que certains voulaient profiter de son rayonnement pour une action populiste, Jocelyn Grégoire les a enjoint de quitter son mouvement. La première des choses à faire est de faire partir les sectaires, voire ceux qui flottent toujours sur les nuages nombrilistes d’une créolité dépassée. Le président de la FCM n’a pas hésité à les appeler des «extrémistes». C’est dire que le prêtre a fait le choix d’épurer son mouvement. Mais ça, c’est une question interne à la FCM.

Il y a une mission «cléricale» propre à la FCM. Il y a, également, une mission nationale que le mouvement doit encore incarner si elle veut, comme le dit Jocelyn Grégoire, laisser une empreinte indélébile dans l’histoire de ce pays.

La FCM doit pouvoir faire la démonstration qu’une association ethnique peut établir une relation avec le politique différente de celle qu’entretiennent des associations comme la Hindu House, le Sanathan Dharma Temples Federation, l’Union musulmane, la Voix Kreol… avec ce politique.

Ces dernières sont dans la logique du marchandage et de la surenchère. Les Mauriciens sont en attente d’un mouvement ethnique capable de mettre le politique devant ses responsabilités.

Jusqu’ici, personne ne l’a fait…