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La monnaie «dité»

22 août 2012, 09:10

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Si bien des bâtiments ne sont pas fi ables à Maurice, c’est parce que l’honnêteté et l’intégrité sont des valeurs qui s’effondrent. Trop souvent, les règlements de sécurité ne sont pas respectés et les autorités ferment les yeux sur les infractions.

Des autorisations offi cielles sont délivrées en échange de pots- de- vin remis aux responsables locaux.

Si les doutes sur la qualité des constructions soulèvent la question de la corruption des fonctionnaires employés dans les administrations régionales, d’autres secteurs sont tout autant mal contrôlés. Ils sont nombreux les fonctionnaires qui sont chargés du contrôle de qualité, mais qui choisissent de rester indifférents devant des produits douteux. En contrepartie, bien entendu, ils exigent le paiement de bakchich.

Ce n’est pas compliqué d’établir le degré du mal. Pratiquement chaque citoyen ayant accompli des formalités offi cielles s’est déjà vu en face d’un fonctionnaire cherchant à monnayer le pouvoir lié à sa fonction. Si les administrations qui délivrent les permis de construction ont une mauvaise réputation, celles qui veillent au respect des normes sanitaires applicables aux lieux publics ne sont pas en reste. De même, l’autorité qui procède aux vérifi cations techniques des véhicules est suspecte aux yeux de nombreux citoyens. Ces administrations ont, toutes, un petit pouvoir qui peut rapporter gros.

Il semble que ni le gouvernement, ni l’ICAC, et encore moins la MRA, ne soient conscients du problème. La majorité actuelle avait promis, dans le sillage de l’affaire MedPoint, de revoir les lois afi• d’imposer aux hauts fonctionnaires de déclarer leurs avoirs. Cette intention n’a jamais été traduite dans les faits.

Quant à l’ICAC, elle a toujours soutenu que le PoCA est une loi trop restrictive.

Celle- ci ne permettrait pas de s’attaquer aux fonctionnaires véreux. La loi ne donne pas à la commission le pouvoir d’enquêter sur l’enrichissement illicite des présumés corrompus.

Il lui faut absolument réunir les preuves de la transaction alléguée entre le corrupteur et le corrompu avant d’intenter des poursuites.

L’opinion publique s’intéresse beaucoup au train de vie ou au patrimoine des dirigeants politiques, mais ne réclame pas des explications aux fonctionnaires qui s’enrichissent aux dépens de notre sécurité. Pourtant, dans ce cas, il est parfois question de vie ou de mort.