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La nouvelle ligue de Rodrigues

12 janvier 2012, 08:39

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Lorsque passe le temps, les désirs se multiplient. Maurice n’a pas voulu être une dépendance.

Il faut désormais comprendre ces Rodriguais qui ont d’autres aspirations. Cela, d’autant plus que de nombreux Mauriciens ont cette espèce de condescendance qui fait que les Rodriguais ont développé une méfiance à l’égard de Maurice. Un sentiment renforcé par ces Mauriciens qui s’installent à Rodrigues et qui se comportent comme des néo-colons. Il faut avoir visité Rodrigues une fois pour comprendre le sentiment de ses habitants. Il y a cette frustration profonde. Il y a ce déchirement entre l’envie d’indépendance et cette volonté d’appartenance à la République mauricienne. Toute ambivalence n’est jamais saine. On y retrouve de la douleur. C’est ce qu’on retrouve chez les Rodriguais aujourd’hui.

Il ne s’agit pas de faire des Rodriguais des assistés. Mais d’avoir ce regard de respect pour toute une population qui rejette notre misérabilisme.

C’est dans le respect mutuel qu’on construit des liens. Des rapports sains. Rodrigues attend cela de Maurice depuis des décennies.

Il est facile d’exploiter ce qu’on considère comme petits ou faibles. Mais, il est encore plus noble de leur donner cet esprit d’indépendance qui leur permet d’assumer leur destin.

Le pouvoir politique local a une grande responsabilité en ce sens. Le gouvernement mauricien a décidé, après les dernières élections générales, de réintroduire un ministre de Rodrigues. Comme convenu, le poste est revenu à un élu rodriguais. Or, au risque de bousculer les idées reçues, il y a à Maurice et à Rodrigues des natifs de Maurice qui ont à coeur la destinée de Rodrigues. Il n’est pas question d’administrer en grand patron. Mais le fait demeure que Rodrigues mérite mieux que ce qu’elle connaît depuis des années. Il n’y a aucune explication au fait que l’île vit sans eau quasiment !

Aujourd’hui, c’est aux Mauriciens de revoir toute leur stratégie de développement des îles comme Rodrigues et Agaléga. C’est une responsabilité qu’on a prise et qu’il nous faut assumer.

Il y a une campagne électorale à Rodrigues actuellement. Nous leur avons exporté toutes nos mauvaises habitudes. Soit de l’argent pour acheter des votes, pour corrompre les électeurs, pour faire régner des intérêts personnels sur l’intérêt collectif…

Nous ne savons, à Maurice, que reproduire nos travers. Rodrigues, c’était une île où on prenait son temps pour vivre. Où on vivait en harmonie avec la nature. Champêtre, elle l’était. Nous avons cru nécessaire d’exporter un modèle de vie qui rythme avec bêtise. Ce n’est pas étonnant que les Rodriguais sont devenus aussi méfiants.