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La rentrée

8 janvier 2010, 16:53

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Elle est macabre cette rentrée 2010. Alimentée par une abondante actualité fait-divers. Cette période de festivités aura-t-elle grisée la tête de certains au point de les inciter à des actes barbares?

Le constat se confirme de plus en plus. La vie humaine a un prix dévaluée. Les agressions se multiplient.

Ce qui est inquiétant, alarmant et angoissant, c’est le fait que les gestes déviants reposent sur une gratuité déconcertante. La prison ne fait plus peur. Des Mauriciens ont perdu le sens de la culpabilité autant qu’ils ont développé un autre rapport au châtiment.

Perte de valeurs, diront certains. Évolution trop rapide, diraient d’autres. Ou encore une permissivité extrême. Il y a peut-être de tout cela. Mais il y a surtout une absence du contrôle de soi. Cela n’est pas propre qu’aux Mauriciens. Il ne faut pas se tromper de lecture.

L’être humain n’arrive plus à reconnaître la valeur de l’Autre lorsqu’il n’a plus aucune notion de sa propre valeur. Il est dans un relatif absolu. Il a ses ambitions. Ses haines. Ses angoisses. Ses représentations. Peu importe les moyens et les chemins qui lui permettent de réaliser ses fantasmes, il va les emprunter. Il est dans une course folle. Il n’est pas inscrit dans le temps. Il n’a plus ni le temps ni l’espace pour se regarder vivre. Ses instincts et ses pulsions ne sont que réactions.

Depuis quelque temps déjà, nous sommes un certain nombre à ne jouer que la partition de la réaction. L’agir est devenu automatique, mécanique, programmé… Par contre, la réaction semble être le seul moment d’authenticité.

Un autre élément à prendre en compte dans cette analyse des comportements, c’est le fait que nous soyons dans un rapport de dépendance vis-à-vis de la société. Dès lors que cette société ne satisfait plus nos besoins et nos attentes, nous nous sentons légitimement autorisés à la «punir».

Certes, dans l’immédiat, nous ne sommes pas nombreux à faire preuve de tels réflexes. Mais les rangs d’une société de déviants ne cessent de grossir…