Avec le recul, les auteurs de la contre- réforme de l’éducation, menée en 2006, doivent regretter leur erreur. Rappelons que ce fut en cette sombre année que le gouvernement PTr opta pour le retour à l’élitisme dans le système éducatif. Il abandonna le processus de démocratisation de l’enseignement entamé par le gouvernement MMM- MSM en 2001.

Le remords est tel que le Premier ministre s’approprie désormais l’objectif de la réforme Obeegadoo.

Navin Ramgoolam devait déclarer, lundi, peu avant la proclamation des résultats du HSC, que son gouvernement a oeuvré en faveur de la démocratisation : « La réussite dans les collèges qui ne sont pas considérés comme des Star Schools démontre que nous avons réussi à démocratiser l’éducation. » Il s’est réjoui par la même occasion du fait que des « petits » collèges se soient distingués. C’est un reniement de ses convictions en faveur de l’élitisme.

Heureuse conversion, si c’en est une. Le leader du PTr et son parti défendaient jusqu’ici la sélection précoce des enfants et ont adopté un « ranking » déguisé pour permettre l’inscription des meilleurs classés dans les collèges d’élite. Etablissements auxquels Dharam Gokhool donna le nom de « National Colleges ». Aujourd’hui, le PTr fait les éloges des collèges construits entre 2001 et 2005 pour mettre fin au système des Star Colleges.

Ces nouveaux collèges, allant du Forest Side SSS au Raman Osman SSS en passant par le SSS de Solférino, ont réussi des performances qui ont convaincu le Premier ministre que les vertus qu’il attribuait à l’élitisme ne sont pas fondées.

Navin Ramgoolam doit sincèrement regretter aujourd’hui d’avoir cru, à un moment, que pour accomplir un brillant parcours il fallait fréquenter le collège Royal.

« S’ils avaient dû aller dans des écoles de leurs villages, auraient- ils atteint des sommets ? La réponse est évidemment non » , affirma Navin Ramgoolam lors de la célébration de l’anniversaire de l’école Mohabeer Burrenchobay à Plaine- Magnien, le 23 août 2006. Il faisait référence à quelques personnages illustres. Sept ans plus tard, une jeune fille de l’Est démonte, sans le savoir, cette thèse élitiste. Beebee Ameerah Anathallee est parvenue à atteindre les sommets dans la filière technique en fréquentant un collège de sa région, le Modern College.