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La règle du jeu

30 mars 2010, 14:09

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Paul Bérenger et le MMM ont annoncé le week-end dernier que le « game is over » quand ils ont pris la décision de mettre une fin aux négociations avec Navin Ramgoolam en vue d’une alliance rougemauve pour les prochaines législatives. Ils avancent qu’ils ne pouvaient attendre plus longtemps la décision de Navin Ramgoolam qui leur aurait demandé de lui donner plus de temps pour se décider. Depuis, il est beaucoup question d’une alliance bleu-blanc-rouge.

Le vice-Premier ministre Rashid Beebeejaun a été le premier à réagir avec un rassemblement à Plaine-Verte pour dénoncer ses détracteurs et défendre sa position au sein du PTr et à côté du Premier ministre. Le PMSD, quant à lui, a signalé qu’il n’y aura pas d’alliance PTr-MMM, tout en affi rmant que le PMSD sera dans le prochain gouvernement. Le lendemain, Deva Virahsawmy et Nita Deerpalsing expliquaient, lors de leur point de presse hebdomadaire, que Navin Ramgoolam n’a jamais parlé de négociations d’alliance avec le MMM, qu’il ne faisait que « koz koze ». La directrice de communication Nita Deerpalsing allait jusqu’à dire que le Premier ministre ne veut pas d’une victoire de 60-0 avec le MMM.

Le MSM, lors d’une réunion politique privée, avait annoncé qu’il préférait l’option bleu-blanc-rouge à celle d’affronter seul les élections, tout en précisant qu’il n’y avait pas de négociations en cours avec le PTr. Pravind Jugnauth a pris le soin d’expliquer à ses partisans qu’il faut, dans le cadre d’une alliance, faire des compromis et des concessions.

Appelé à commenter cette déclaration, Navin Ramgoolam s’est contenté d’un « C’est bien ».

Dans l’hypothèse qu’une alliance rouge-mauve est défi nitivement écartée, il reste deux options au leader du PTr: soit aller aux élections avec ses partenaires actuels de l’Alliance sociale, soit se mettre d’accord avec le MSM pour une version 2010 de l’Alliance bleu-blanc-rouge.

Maintenant qu’une alliance mauve-blanc de dernière heure est quasiment impossible, l’option d’une lutte à trois lui permettrait de faire d’une pierre deux coups sur l’échiquier électoral. Il peut, tout en laminant le MMM, en finir avec le MSM et son leader qui n’a jamais caché ses ambitions de devenir Premier ministre. S’il s’allie au MSM, au-delà d’un risque potentiel d’ethnic divide dans l’électorat, il prend le risque d’introduire le loup dans la bergerie. A moins d’avoir prévu de mettre au point une stratégie du baiser de l’araignée à l’égard de son nouveau partenaire.

Dans une lettre ouverte au Premier ministre en date du 3 janvier 2010, nous soutenions que le chef du gouvernement dispose des atouts et d’une réelle marge de manoeuvre pour être l’architecte de l’unité nationale en jetant les bases et fondations pour la construction d’une société moderne capable de relever les défi s du XXIe siècle. C’était avant le sondage Louis-Harris. Depuis le début de l’année, il ne cesse dans ses discours d’indiquer clairement qu’il a un grand dessein pour le pays pour son troisième mandat. Pour cela, il faudrait qu’il s’assure de réunir toutes les conditions nécessaires.

Dans une entreprise de cette envergure, la règle du jeu n’est pas que celle du « je ».

 

Malenn Oodiah