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La souffrance du CPE

16 octobre 2012, 09:27

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Ils seront submergés par la cruauté du système jusqu’au bout. Beaucoup de ces 25 000 écoliers qui participent aux épreuves du CPE à partir de ce matin n’auront même pas le temps de souffler avant d’avoir à affronter les sujets d’examen.

Pour ces malheureux gosses, le bourrage de crâne ne s’arrêtera que quelques minutes avant qu’ils aient à passer chaque épreuve. Leurs instituteurs continueront à stocker dans leur petit cerveau des quantités d’information jusqu’à la dernière minute.

C’est dans ces conditions de stress extrême que se déroulent les examens du CPE dans la plupart des écoles dites d’élite. Une pression insupportable pèsera sur les jeunes écoliers. Déjà, pendant toute l’année, ils n’ont pu équilibrer leur vie entre études et loisirs, étant contraints à passer des nuits blanches. Subir un tel enfer entraîne sans doute des effets néfastes sur leur santé.

Les élèves des écoles moins cotées ne sont pas épargnés non plus. Certes, leurs enseignants ne brandissent pas la cravache avec la même hardiesse que dans les « star schools », mais ces enfants auront néanmoins passé une année angoissante avec la pression qui s’exerce sur eux pour de bonnes notes. La peur d’un échec, avec les stigmates que cela comporte, marque fortement ces gamins.

Cette terrible souffrance, qui devient plus intense chaque année, doit être endurée parce qu’à la clé, il y a le droit de s’inscrire dans un « bon » collège. Pour quelques A+, ils doivent sacrifier les joies de l’enfance.

Sur le plan strictement scolaire, le système est un véritable gâchis. Aucun pédagogue ne saurait approuver une telle compétition déshumanisante, une « rat race » . On prétend vouloir mesurer l’intelligence des enfants à 11 ans à travers ces épreuves du CPE. Mais les pédagogues savent que l’intelligence peut se développer autrement ou à un âge plus tardif.

Il y a dix ans une réforme avait transféré au cycle secondaire le stress de la « rat race ». Les inscriptions en Form 1 se faisaient sur une base géographique.

Puis, une contre- réforme a réinstauré la compétition infernale. Aujourd’hui, le ministre de l’Education propose des Forums de réflexion sur la question. C’est- à- dire un retour à la case zéro.

 

Raj MEETARBHAN