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La tête de Mansoor, une inflation politique
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La tête de Mansoor, une inflation politique
Guéri «tout à fait», nous annonce-t-il, de son cancer, le leader du MMM a repris cette semaine la place qui lui sied le mieux : leader de l’opposition, alors que la marmite politique commence à vraiment chauffer cette fois-ci. Le timoré Alan Ganoo qui chauffait une place constitutionnelle aura quand même réussi, en cinq mois, le tour de force de recevoir à la fois les louanges de Ramgoolam pour ses premiers pas comme chef de l’opposition parlementaire et les éloges de Bérenger avant qu’il (Ganoo) ne tombe de son piédestal temporaire. Ganoo, c’est un homme qui semble affectionner les parenthèses : hier il était «ministre indépendant», puis cette fois-ci il tire une «satisfaction personnelle» de son expérience comme leader de l’opposition.
Flanqué de Ganoo et de Baloomoody, Bérenger se repositionne sur l’échiquier. Il a animé jeudi une conférence de presse pour dire, sur le tard, que la nouvelle carte d’identité porte atteinte à la vie privée. Ce faisant, il a coupé l’herbe sous les pieds du jeune Pravind – qui a obtenu hier en Cour suprême une victoire surtout personnelle, à défaut d’une avancée juridique avec un impact national. Dans le ton, on sent que Bérenger se montre bien moins virulent de l’action gouvernementale que Pravind Jugnauth, manifestement plus déterminé à en découdre personnellement avec Navin Ramgoolam.
Tout cela serait-il dû à cette réforme électorale qui tarde à venir, retard que certains attribuent à une négociation laborieuse entre le MMM et le PTr, au sujet de la réforme électorale que plus personne n’attend. Cette réforme, si elle est vraiment apportée, serait périlleuse à plusieurs égards car, savamment calculée, elle risque de faire disparaître les «béquilles» que constitue le PMSD pour le PTr. Ou encore le MSM pour le MMM.
Le dernier ‘move’ de Ramgoolam d’éjecter Michael Ali Mansoor, à un mois du budget de Xavier-Luc Duval, est un coup dur pour le ministre des Finances qui perd en Mansoor un allié de taille contre Manou Bheenick et sa politique anti-inflationniste. Le moins que l’on puisse dire de Bheenick, mis en minorité lors du dernier comité de politique monétaire, au cours duquel un Mansoor outrancier a discrédité la politique monétaire de la Banque centrale, prouve qu’il demeure une valeur sûre en politique, lui qui perd rarement au change. Après avoir eu la tête de Sithanen, c’est au tour de Mansoor de plier bagage et de ranger ses théories sur la croissance, inspirée des institutions de Bretton Woods.
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