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La version censurée de l’édito de l’express dimanche

6 janvier 2013, 11:45

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Quelle ironie. « Vous n’aurez pas notre liberté » était le titre de l’éditorial de la semaine dernière. Celui de ce numéro est un carré noir ! Ce n’est d’ailleurs pas le seul que vous croiserez dans ce journal. L’interview que nous accorde la ministre de la Sécurité sociale, Sheila Bappoo, en est également truffée. Nous avons choisi de montrer de manière graphique au lecteur qu’il ne nous est pas permis de tout rapporter. Ainsi en a décidé notre Cour suprême. Suite à une demande de……………….., l’agent rouge qui défraie la chronique depuis les élections municipales du 9 décembre.

La Cour suprême tient son rôle de garante du respect des libertés et des droits à coeur. Car elle a accepté hier, un samedi, d’entendre en référé la demande de ………………………… en vue d’interdire toute publication « against applicant and applicant’s family for the protection of applicant’s right to privacy and the right of privacy of applicant’s family » . Faisant preuve de célérité, la justice nous a fait parvenir l’ordre d’interdiction vers 16h45 hier après- midi.

Il ne fait aucun doute que le droit au respect de la vie privée est primordial. Une condition essentielle d’une société civilisée dans laquelle toute presse libre est appelée à fonctionner. Toutefois, il ne faut pas confondre la vie privée d’un quidam avec celle d’un homme ou d’une femme qui a décidé d’épouser une carrière politique en devenant agent, conseiller municipal, député, ministre ou Premier ministre.

Nous n’avons jamais cessé de le rappeler : la presse locale a été généralement très responsable dans sa manière de traiter les incartades privées de nos hommes politiques. Aucun titre de presse n’a ainsi fait preuve de la même « élégance » que Navin Ramgoolam. Ce dernier, en pleine Private Notice Question , le 18 décembre dernier, a cru bon de demander au leader de l’opposition comment il réagirait « if tomorrow pictures were taken of ……………, how would you like it; if pictures were taken of ……………, how would you like it; if pictures were taken of …………………………….. how would you like it ? »

Mais la vie privée de tout politique ou de toute personne gravitant autour du monde politique peut certainement relever de l’intérêt public. Le code de déontologie de La Sentinelle admet ainsi que « le comportement privé d’un personnage public peut être évoqué lorsqu’il est pertinent pour comprendre son comportement public ou lorsqu’il est contraire à l’image qu’il incarne ou le discours qu’il tient en public » . Il ne fait ainsi aucun doute que la presse peut légitimement prétendre s’intéresser à un agent d’un parti politique, de surcroît personnalité montante des affaires et proche du centre du pouvoir.

On peut même aller plus loin et accuser la presse d’avoir été connivente. De ne pas avoir dit ce qu’elle sait depuis plusieurs mois, voire quelques années. « In any manner whatsoever » , les lecteurs n’ont- ils pas le droit de savoir que ………………………….. d’Air Mauritius. Un traitement que ne reçoivent même pas les grands pontes du secteur privé.

Le contribuable mauricien dont une partie des impôts part dans le financement d’infrastructures publiques n’a- t- il pas le droit de savoir qu’un flou total a entouré……………………………......................................

Le Premier ministre qui dit régulièrement vouloir faire de la lutte contre la corruption sa priorité peut- il avoir demandé que des décisions soient prises ………………………………………………………… Peut- on penser que Navin Ramgoolam a été en mesure de placer les intérêts supérieurs de la nation avant toute autre considération plus « terrienne » ? Quand on sait que l’essentiel de son année écoulée a été passée à gérer ………......…………… ……………

....................................................Elle concerne la capacité du chef du gouvernement mauricien à prendre des décisions éclairées au bon moment.
………………………………………………………..de la République. Cela, le lecteur ne peut pas le savoir. Protection de la vie privée des politiques oblige. Jusqu’à quand cela servira-t- il de prétexte pour empêcher les citoyens d’être informés ?