Il coule dans les veines des vrais Mauriciens une allergie permanente aux mouvements qui sèment la division dans le pays. Cela devrait pousser les partisans de l’unité à condamner l’irresponsabilité des mouvements qui évoquent des questions sensibles touchant à l’identitaire dans le seul but de générer des passions et d’en tirer des dividendes politiques.

Ainsi, le prêtre Jocelyn Grégoire, qui admet dans une interview accordée à l’express-dimanche qu’il «réfléchit à la création d’un parti politique», n’hésite pas à rallumer des braises que l’on croyait éteintes. «Je veux que l’on aborde la discrimination à l’embauche» annonce-t- il en vue du rassemblement qu’il organise au début du mois prochain. Son discours s’appuie sur une perception selon laquelle c’est l’appartenance ethnique et non le mérite qui détermine l’accès à la Fonction publique.

Le religieux doit pourtant mesurer la conséquence de ses propos. En imputant la représentativité mal équilibrée des groupes ethniques à un groupe donné, il exacerbe les antagonismes. S’il détient des preuves concrètes de discrimination, il doit s’adresser aux instances créées pour la combattre. Une condamnation de la PSC par l’Equal Opportunities Tribunal aura un impact beaucoup plus déterminant que les harangues prononcées sur une caisse de camion.

La hiérarchie de l’Église catholique, elle, adopte une position plus profonde et mieux réfléchie sur le sujet. L’evêque de Port-Louis, MgrMaurice Piat, faisait ressortir dans une Lettre officielle que «de l’avis de tous, le fer de lance de la promotion de la cause créole reste l’Éducation – formelle ou informelle, du pré-primaire à l’université…».

L’égalité des chances est un idéal que visent tous ceux qui ont à coeur la justice sociale. Des structures ont été mises en place à cet effet. Continuons à privilégier des actions positives au lieu de nous engager dans des polémiques qui blessent et qui divisent.