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La vraie question

3 octobre 2013, 05:22

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La campagne contre la nouvelle carte d’identité prend la dimension d’un drame national. Parler de paranoïa pour expliquer les résistances à cette carte à puce ne serait pas exagéré. Manifestations de rue et actions juridiques se sont succédé pour contester des atteintes présumées aux libertés individuelles. Cette agitation relègue à l’arrière-plan la question qui devrait nous préoccuper: le coût astronomique du projet. Il est estimé à plus de Rs 1 milliard.

 

La carte contiendra des données telles que la photo, des empreintes digitales et l’adresse du titulaire. La date de naissance et le numéro d’identité y figurent également. Mais la question qui fâche le plus ceux qui appellent à se mobiliser contre cette carte reste les empreintes digitales. Or, celles-ci seront stockées dans un centre de données sécurisé, assurent les autorités.

 

Certes, dans un pays où l’on se méfie des garanties données par les autorités, la parole officielle est suspecte. Mais ce n’est pas raisonnable de vouloir bloquer une avancée technologique seulement parce que l’on craint que les individus qui contrôleront l’accès au serveur de l’État puissent divulguer des données confi dentielles.

 

La carte d’identité suscite tous les fantasmes. Ses détracteurs échafaudent des scénarios irréalistes dans lesquels ils attribuent des rôles de voyeur à ceux qui auront accès aux serveurs. Or, si des fonctionnaires devaient, contre paiement, communiquer des informations de nature privée à des tierces personnes, il faut s’attaquer à ces officiers véreux, pas à la carte d’identité.

 

Il est difficile de comprendre comment la carte portera atteinte à la vie privée des citoyens, sauf si l’on se met à faire des procès d’intention. En revanche, on conçoit que l’attribution du contrat pour la fabrication des cartes sans passer par un appel d’offres soulève des questions. Une PNQ sur le sujet peut recadrer le débat, qui se perd peu à peu dans des considérations idéologiques.