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Le BLS par la petite porte
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Le BLS par la petite porte
On ne décrète pas la fin du communalisme. Personne ne peut avoir la prétention de pouvoir changer les mentalités par un trait de plume. Une loi électorale peut, tout au plus, constituer une étape dans la construction de la nation, un petit pas vers l’unité. Ne nous faisons pas d’illusion : la fin des cloisons, ce n’est pas pour demain.
« The population of Mauritius shall be regarded as including a Hindu community, a Muslim community and a Sino-Mauritian community; and every person who does not appear, from his way of life, to belong to one or other of those three communities shall be regarded as belonging to the General Population...”, stipule la Constitution. Il s’agit là d’un fichage ethnique qui déshonore ce texte de loi. Mais la suppression de cette disposition, à elle seule, ne garantira pas la disparition des réflexes sectaires.
D’ailleurs les dirigeants ne souhaitent pas que tous les partis politiques se débarrassent de leurs comportements ethnicistes. Au contraire, le Premier ministre insiste pour que le BLS, qui consacre la représentation ethnique, ne soit pas supprimé mais intégré au système. Du coup, le BLS n’est plus un appendice mais un organe vital du système.
En clair cela signifie que, si la réforme est appliquée, le BLS va perdurer dans les faits même si elle disparaît dans la lettre. L’État aura ainsi transféré la responsabilité de la commission électorale aux leaders politiques.
Ce ne sera plus le commissaire électoral qui nommera les députés correctifs. Il reviendra aux leaders politiques de rétablir l’équilibre communal en désignant des députés de leur choix. Dans le fond, rien ne change donc.
On remplace un mode de désignation transparent, connu à l’avance, par un choix subjectif effectué par les leaders après les élections. Pourtant, entre la rigueur d’une formule mathématique et les caprices d’un leader politique, il ne devrait pas y avoir photo.
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