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Le bon travail du gouvernement

16 janvier 2013, 07:45

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Le directeur de l’Audit est mis en demeure d’édulcorer son prochain rapport. Le chef de la Fonction publique, Suresh Seeballuck, lui a « fait une requête » mercredi dernier pour qu’il change son approche. Ainsi le bureau qui a pour attribution de contrôler les comptes publics et d’effectuer l’audit de la gestion financière des institutions nationales ne pourra continuer à rédiger ses rapports avec la même liberté de ton qu’il a toujours adoptée.

Le chef de la Fonction publique a exprimé sa position sur la question lors d’une réunion à laquelle étaient convoqués le directeur de l’audit et les PS. Il a notamment lancé un appel, sinon un avertissement, à Rajun Jugurnath : « Quand le gouvernement fait un bon travail, il faut en faire la publicité et le médiatiser. » Mais cette injonction tend à dénaturer le travail de l’Audit. Ce n’est pas parce que l’Audit fait, année après année, un amer constat du gaspillage des fonds publics qu’il faut changer les attributions historiques de son directeur.

Devra- t- il maintenant faire le travail des propagandistes du gouvernement ? Il existe déjà une armada de conseillers en communication pour assumer cette fonction.

Il faut que les rôles soient bien définis. Celui du directeur de l’Audit ne souffrait jusqu’ici d’aucune ambiguïté. Celui- ci révélait des contrats irréguliers, dénonçait le mauvais rapport qualité- prix des services que l’Etat se procure, regrettait que des ministères achetaient parfois des éléments obsolètes et inutiles.

Bref, il compilait un catalogue des gabegies des services publics. Désormais il sera tenu de publier, également, un petit manuel à la gloire des décideurs publics.

S’il y a une critique que l’on pouvait faire au bureau de l’Audit, c’est son manque de résultats. La publication de son rapport est un événement très attendu chaque année mais ses remarques ne sont suivies d’aucune action concrète. Ce département, qui coûte environ Rs 100 millions par an aux contribuables, doit être repensé mais le processus de réflexion est mal engagé.

Ce sont les intérêts politiciens des dirigeants que le chef de la Fonction publique entend promouvoir à travers l’audit. Or, il s’agit surtout de ne pas engloutir l’argent du contribuable dans des gaspillages et des projets mal planifiés.