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Le devoir d’indemniser
Rien ne vaut le prix d’un humain. Aucune compensation financière, aussi élevée soit-elle, ne peut remplacer la perte d’un proche. Mais quand un accident, une catastrophe naturelle, ou une négligence criminelle cause des pertes en vie humaine, les familles des victimes peuvent au moins espérer un geste de réconfort. Pourtant, ceux qui ont laissé un être cher dans le Tunnel de la mort, ou lors de l’accident de Sorèze, n’ont encore rien reçu en guise d’indemnisation.
Hier, cela faisait six mois que les inondations meurtrières survenues à Port-Louis ont causé la mort de onze personnes. Leurs familles ont droit à des indemnisations mais la société publique qui gère le site du drame, la State Property Development Company (SPDC) ne réagit pas. En désespoir de cause, les familles ont constitué un front commun pour appuyer leurs demandes.
Les responsabilités seront difficiles à établir dans cette tragédie et la procédure pénale risque d’être longue. Mais il n’y a pas lieu d’attendre son dénouement avant de répondre à la demande des familles des victimes. Il s’agit de séparer la question de l’indemnisation de celle de la justice. En tant que gardienne des lieux, la SPDC porte déjà la responsabilité d’indemniser les familles.
Si la SPDC ne prend aucune action de son plein gré, ces familles vont devoir engager une procédure au civil à son encontre. Les frais seront élevés mais le Front commun pourra certainement compter sur la solidarité nationale.
À Sorèze, le bilan humain n’était pas moins lourd. On a eu à déplorer, lors de l’accident du 3 mai dernier, dix morts et 44 blessés. Dans ce cas également, les autorités ont choisi de ne pas ouvrir le dossier des indemnisations. Pourtant cela relève du droit , pas de la charité. Les familles affectées ont déjà beaucoup souffert, évitons de blesser leur dignité.
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