Publicité
Le discours unitaire
Ces derniers temps, les observateurs l’auront remarqué, nos politiques, à l’instar du Premier ministre, versent de plus en plus dans le discours unitaire. Il est de moins en moins question de «nou bann» et des «bann la».
Serait-ce un mouvement épisodique uniquement pour projeter une image de façade de rassembleur en prévision de prochaines élections législatives? Il faut espérer que ce ne soit pas le cas. Il faut espérer davantage que les discours sectaires ne vont pas surgir lors des fameuses réunions privées. Car, généralement, c’est ainsi que cela se passe.
Ce pays a véritablement besoin d’un souffle d’unité. Pas de cette «unité dans la diversité», qui n’est qu’une vitrine de vivre-ensemble pacifique qui cache une arrière-boutique de divisions, mais d’une cohésion collective autour de certaines valeurs républicaines. Les plus cyniques diront que ces valeurs sont inexistantes car la République n’est qu’un contenant sans contenu.
D’où aussi la nécessité de prêter une oreille à ceux et celles qui se posent la question de savoir s’il ne faut pas une IIe République?
Pour une véritable rupture avec des pratiques surannées, cette IIe République serait une bonne chose. Car, attendre que les mentalités évoluent avec le seul passage du temps, sans une intervention au niveau des superstructures sociales, peut se révéler une attente stérile.
Il y a, aujourd’hui, de nombreux défis qui nous attendent. La réforme des institutions et celle de l’Etat sont les plus à même de provoquer une évolution des mentalités. Elles sont plus aptes à faire en sorte que le discours sectaire ne pourrisse le débat.
Espérons donc que ce n’est pas qu’une simple accalmie avant la grande salve communale…
Nazim Esoof
n.esoof@lexpress.mu
Publicité
Les plus récents