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Le faux message de Ramgoolam

2 janvier 2013, 15:48

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Si nous prenons Navin Ramgoolam à la lettre, nous pourrons être rassurés et nous féliciter d’être gouvernés par un homme exceptionnel. Le Premier ministre s’est attribué dans son message de Nouvel an une note quasi parfaite sur la manière dont il gère les affaires nationales. Un seul aveu : «<EM>ene problem delo</EM>», pour lequel la solution est un rapport singapourien dont les recommandations seront appliquées «<EM>le plus rapidement possible selon un calendrier précis</EM>».<BR><BR>Nous n’avons pu, cependant, nous empêcher de réagir aux signaux contradictoires qu’envoie le chef du gouvernement à la population. Navin Ramgoolam sonne faux quand il avance «<EM>qu’il faut laisser les institutions fonctionner dans la sérénité. Sinon ce sera l’anarchie».</EM> Par coïncidence, cette phrase arrive tout juste après une série d’affaires dont l’encre n’a pas encore séché. <BR><BR>Si les institutions avaient fonctionné «<EM>dans la sérénité»,</EM> deux innocents policiers n’auraient pas été transférés du jour au lendemain dans l’affaire Nandanee ; une enquête policière aurait dû longtemps, très longtemps, être lancée sur les manœuvres de Hemant Bangaleea ; l’IBA n’aurait pas exercé une pression excessive sur les radios libres à la veille des dernières élections locales ; la police encore n’aurait pas abusé de ses pouvoirs d’arrestation contre les opposants politiques ; Navin Ramgoolam, lui-même, ne se serait pas permis de frapper sous la ceinture lors de la PNQ de triste mémoire sur l’affaire Nandanee ; et enfin, la MBC et l’ICAC auraient démontré leur indépendance.  <BR><BR>De quelle anarchie nous protège Navin Ramgoolam ? Nous vivons déjà dans un absolu mélange des genres. Dans une confusion totale entre ce qui est institutionnel et personnel. Entre ce qui est au service du public et celui d’un homme. Nous ne voyons plus la frontière entre les deux. Nous ne comprenons plus si c’est le Premier ministre qui est au service du pays, ou si c’est le pays qui est au service du Premier ministre et de ses protégés.<BR>C’est un bien mauvais signe. D’autres Premiers ministres avant lui, quand bien même ils ont légué des réalisations nationales, ont connu un brutal retour sur terre.  <BR>