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Le mirage bio

14 mars 2013, 07:18

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Des centaines de cas d’empoisonnement provoqués par l’absorption de pesticides sont recensés chaque année à Maurice. Pour éviter cela, il faut éduquer les planteurs et conscientiser les consommateurs.

Or, cela ne peut se faire en l’absence de données précises sur le sujet.

Nous savons que des études ont été menées sur l’usage des pesticides et leurs effets sur la santé humaine mais les autorités sont très réticentes à en communiquer les résultats. Les journalistes qui ont essayé d’obtenir des renseignements sur un lien éventuel entre les légumes contaminés et le cancer ont buté sur un mur de silence. Dans le milieu, c’est la loi de l’omerta.

Commentant ce fléau national, notre journaliste Nicholas Rainer propose l’établissement d’un observatoire national des résidus de pesticides.

Une telle instance devrait permettre de rassembler et analyser les informations sur la présence des pesticides dans différentes régions.

La publication de ces résultats inciterait les planteurs à plus de modération concernant l’usage des produits toxiques dans leurs champs.

Un observatoire national serait un moyen efficace de lutter contre l’abus des pesticides, mais il est peu probable que l’idée soit retenue. La transparence part toujours d’une volonté de mieux informer. Mais existe-t-il chez nos gouvernants une culture de dissémination de l’information ? Le mauvais usage des pesticides par les planteurs est causé, en partie, par le manque de communication officielle. Combien d’entre eux savent que les pesticides liquides ou en poudre sont dangereux et doivent être remplacés par les granules ? Les services de contrôle s’assurent-ils que les planteurs respectent le délai requis entre la récolte et la commercialisation des légumes pour réduire la toxicité des produits chimiques ? Les consommateurs sont mal conscientisés.

Parce que les dossiers sur la question sont frappés du sceau de la confi dentialité et déposés dans un tiroir ministériel. Pourtant, pour changer les habitudes alimentaires et amener le citoyen à manger mieux, il faut parler des effets nocifs des pesticides.

Un club service avait lancé une campagne, il y a deux ans, pour encourager l’usage de pesticides bio. Il voulait faire de Maurice une « Organic Island » . Il a sans doute prêché dans le désert.