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Le pari de Paul
La déclaration du leader du MMM, à l’effet, que le candidat de son parti au poste de Premier ministre est bien lui-même, va véritablement fouailler le landerneau politique. Après des mois de tergiversations, Paul Bérenger se décide enfin de se jeter à l’eau bien que les modalités de cette candidature restent encore à être définies.
Mais les propos du leader du MMM ont le mérite d’éclairer le jeu politique alors qu’approche la grande échéance électorale. L’opposition Navin/Paul est une éventualité qui fait peur à une bonne partie des Mauriciens. Une fracture du pays en deux est même à prévoir. La question de l’épiderme fera à nouveau, et de manière virulente, irruption dans le débat. Les tentations sectaires des uns et des autres vont être exacerbées. Dans un sens comme dans l’autre, on parlera de «bashing». Tout cela risque d’être apocalyptique.
Mais, en attendant que la configuration de l’affrontement soit clairement posée, il y a un élément positif. Outre que le MMM se donne le courage de ses ambitions, il faut retenir que ce pays ne peut continuellement se cacher derrière ses démons sectaires. Ne nous arrêtons pas au fait que le PTr accusera le MMM de pratiquer un «communalisme scientifique» et que ce dernier s’en prendra au parti rouge pour son sectarisme.
Allons plus loin. L’île Maurice 2009. Un beau pays. Qui lutte contre la crise avec ses moyens et qui s’en sort plutôt bien. Avec une harmonie, certes de façade, mais qui nous préserve d’une libanisation telle que le prédisent les oiseaux de mauvais augure depuis des décennies.
En 2000, c’est en se fondant sur la formule à l’israélienne que Paul Bérenger s’était présenté comme candidat au poste de Premier ministre. Après ce qui a dû être, pour lui, une amère expérience en 1987, il semble tenté de revenir à la charge en 2010 éventuellement.
Qu’enfin cessent donc les futiles spéculations. Qu’enfin s’affrontent Navin Ramgoolam et Paul Bérenger. Ce serait de la crédulité que de croire que la confrontation se fera sur la base des idées. L’élément communal plombera le débat. Qu’il en soit ainsi si les Mauriciens se laissent prendre, encore une fois, à ce jeu. Mais qu’on en finisse une bonne fois pour toutes!
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