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Le pays n'est pas malade …
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Le pays n'est pas malade …
…Quand un projet méritoire de clinique pour vieux ne devient pas une sordide affaire de révision de prix d’achat, qui n’est toujours pas élucidée trois ans plus tard [ ]
…Quand de belles routes se construisent qui facilitent la vie de la population, qui enlèvent les goulots d’étranglement et qu’en même temps on impose un système de permis à points qui, de manière logique et rationnelle, impose de la discipline sur nos routes [ ]
…Quand l’infrastructure publique est «au point» et que les services de l’État sont efficaces, rapides, souriants, sans gaspillage [ ]
…Quand la démocratisation de l’économie est pour tous, pas seulement pour les «amis» ou les opportunistes qui marchent à quatre pattes, la langue pendante pour quelque avantage, une bénédiction, un arrangement. Quand cette même démocratisation se libère de son volet «Kisisa ? Banla sa ? Kas zot fes *!» [ ]
…Quand les terres de l’État ne se distribuent pas au gré des acoquinements, mais en fonction de critères objectifs, transparents, peut-être sur appel d’offres afi n d’éviter les Bangaleea, les Mylène Noel, les Midas et les festivals de la terre qui parsèment notre vie nationale depuis l’indépendance [ ]
…Quand les arrestations ne sont plus arbitraires, que ceux qui cassent ou qui font violence sont interpellés systématiquement, sans exception
…Quand il peut prendre des décisions avant-gardistes et progressistes, qu’il peut revoir sa Constitution ou son système électoral sereinement, consensuellement, sans bagarre de paternité, pour le bien de tous plutôt que pour les intérêts étroits de certains [ ]
…Quand le sens de l’équité devient tel qu’il ne se sent pas le besoin de punir arbitrairement, par exemple en boycottant un journal en le privant de la publicité gouvernementale pour le «délit» de publication d’écrits qui ne plaisent pas [ ]
…Quand tout ne se traduit pas en roupies, que le secteur privé défend des principes et des valeurs plutôt que ses seuls intérêts égoïstes, que le gouvernement ne favorise pas l’argent facile du jeu au motif que cela rapporte [ ]
…Quand le leadership politique a une conduite irréprochable, suscite des débats d’adultes sur de vrais problèmes, inspire, élève, ajoute de la valeur, se renouvelle, s’affranchit, décide objectivement pour le pays et pour l’ensemble de ses habitants sans la peur de plaire ou de déplaire à l’un ou à l’autre «lobby»
…Quand le financement des partis politiques devient transparent et que les partis, comme déjà TOUTES les autres entités légales de la nation, publient leurs comptes annuels avec des «disclosure norms» au moins alignées aux standards requis par la loi actuelle [ ]
…Quand la pauvreté n’est plus une fatalité, que les moeurs cessent de se dégrader, que l’éducation spécialisée est soutenue, que l’avancement social est possible pour tous ceux qui s’y mettent, que la mobilité sociale se conjugue avec le mérite et non pas avec et grâce à son réseau de «connexions» [ ]
…Quand on ne peut pas banaliser le rapport de l’Audit et émousser le sens du scandale d’une population en créant les conditions d’une déferlante étonnante d’affaires [ ]
…Quand le gouvernement vote de bonnes lois et les applique «without fear or favour» [ ]
…Quand son judiciaire reste indépendant et évacue tout déviant instamment et sans hésitation [ ]
…Quand ses citoyens les plus intègres et les plus à cheval sur les principes ne se sentiront plus lâchés au point où ils demandent à leurs héritiers et aux prochaines générations de foutre le camp ailleurs [ ]
…Quand la productivité, l’efficience, vivre selon ses moyens, partager quand on le peut, le bonheur après l’effort, la méritocratie, le mauricianisme ne seront plus des concepts qui feront sourciller et qui vaudront à leurs promoteurs l’accusation de vivre dans une tour d’ivoire et de souffrir d’angélisme [ ]
…Quand une campagne publicitaire «choc» pour l’écologie ne rend pas ellemême fiévreux les «ti lespri» du pays et que l’on réalise alors que beaucoup d’entre eux sont dans des positions de pouvoir. Le raisonnement du président du PTr, M. Assirvaden, qu’une telle affiche peut effrayer les touristes et les faire rentrer chez eux me laisse, à cet effet, absolument pantois ! Projetterions-nous alors de bannir le mot «malade» ou celui de «fièvre» de nos billboards ? De prescrire ce qui doit être dit et comment ; quand et si visible par les touristes ? Mieux ! Pourrions-nous ne plus jamais faire une campagne d’affiche pour inviter la population à se vacciner contre… des maladies ? Ou à se protéger contre la dengue, le chikunguya, les cancrelats ou les rats ?
Le chapelet ci-dessus est possiblement incomplet, mais en votre âme et conscience, (et vous pourriez, d’ailleurs, y ajouter d’autres axes de réflexion), cochez (ou pas) les cases qui vont avec et constatez, vous-même, si votre pays à vous est «malad» : 15 à 18 coches : un pays extra ! 10 à 14 coches : le pays va bien et promet un bel avenir ; 5 à 9 coches : cela devient, tout de même, un peu inquiétant ; 0 à 4 coches : ayo ! Malad mem sa…
* N’en déplaise, le mot au dictionnaire, ainsi que la partie anatomique existent bel et bien.
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