La facilité avec laquelle nos universitaires, postulant pour une place au sein de l’Union des étudiants de l’université de Maurice, singent les pratiques d’une classe politique elle-même patraque, n’augure rien de bon pour l’avenir.

Au-delà de la reproduction d’un certain nombre de réflexes propres au landerneau politique traditionnel, c’est le déterminisme avec lequel la superstructure politique arrive à s’imposer parmi nos jeunes qui est troublant.

C’est ce qui explique la difficulté d’un réel renouvellement de la classe politique mauricienne. Outre le fait que nos politiques viennent de certains corps de métiers spécifiques, tels les médecins, travailleurs sociaux, syndicalistes, avocats entre autres, il y a une culture de passage de témoin au sein de certaines familles, traditionnellement engagées en politique. Ce sont des fils à papa qui n’ont aucun intérêt à transformer le système.

Le mal s’empire lorsqu’on voit ce que proposent des jeunes de l’université de Maurice. Des anciens étudiants de cette université se sont effectivement engagés au sein des grands partis. On a aussi vu comment ils n’apportent rien de neuf.

A la différence d’autres pays où ce sont les grands commis de l’Etat ou des femmes et des hommes formés dans des écoles spécialisées qui nourrissent le bestiaire politique, ceux qui s’y investissent, à Maurice, sont souvent obnubilés par le prestige de voir leurs noms à côtés des dépositaires dynastiques du système politique local.

C’est aussi la raison pour laquelle, on relève le rapport dichotomique qui oppose généralement l’administration centrale et les élus. Or, la moindre des choses pour un fonctionnement efficace de l’Etat, c’est de comprendre ses mécanismes. Demandez à un médecin, à un enseignant ou à un avocat d’expliquer les appareils de l’Etat, d’y évoluer efficacement et d’établir un dialogue fonctionnel avec ce système…

Le fait que la politique n’est pas considérée comme une discipline en soi, qui requiert des compétences en administration principalement, ne peut résulter qu’en des dysfonctionnements.

Nazim Esoof
n.esoof@lexpress.mu