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Le politique et dieu
L’actualité politique, ces derniers jours, a tourné autour de la participation d’un prêtre à un dîner politique. A l’un de nos sondages sur lexpress.mu, les internautes devaient répondre à la question de savoir s’il faut séparer politique et religion. Le résultat est sans appel. Ils sont 89% à estimer qu’il faut dresser une frontière entre les deux. 10% pensent le contraire. Seulement 1% ne se prononce pas.
On a, à Maurice, un long débat sur les principes d’un Etat laïc. D’ailleurs, nous nous présentons souvent comme une République laïque, à tort et à travers. Il faut dire que les formules ne font pas peur aux Mauriciens. Ils en raffolent surtout lorsqu’elles sont creuses.
Nous notons également que l’opinion publique est assez confuse sur toute cette thématique de laïcité. Si, en théorie, une bonne majorité des Mauriciens diraient volontiers qu’il faut effectuer le distinguo, dans les faits, ils ne s’embarrassent pas, lorsqu’ils l’estiment nécessaire, de faire appel aux réflexes ethniques, pour ne pas dire sectaires, des politiques.
Il demeure, en fin de compte, que ce prosélytisme pratiqué par des électeurs sur le personnel politique pousse celui-ci vers la cagoterie. Une affectation certaine à prétendre être, outre des politiques, des représentants religieux des citoyens au sein de l’Etat. Il n’y a pas pire moyen de pervertir les structures séculaires de l’Etat. La vassalité de certains devant la classe politique dirigeante ne fait, en outre, que conforter une lecture dépréciative de l’électorat. Pour les politiques, c’est parce que le votant fera toujours de l’appartenance ethnique la référence cardinale de son choix, et non la compétence, qu’ils sont obligés de présenter des listes sectaires aux élections. Il y a là une part de vérité.
C’est de cette part de vérité que nous devons aujourd’hui nous débarrasser. En sommes-nous capables? En se rappelant que dieu est au ciel et non au Parlement…
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