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Le rapport qualité-prix
Toutes les analyses ont été faites. Tous les scénarii ont été élaborés. La question se pose de savoir en quoi tout cela va changer notre vie. Logique de parti, solidarité entre partenaires, jeu de marchandage pour ne pas dire de chantage, dynasties en conflit. Avec en toile de fond, des hommes puissants qui s’inspirent du sentiment d’impuissance du citoyen lambda pour se donner l’étoffe de grands hommes. Tout ce vaudeville n’illustre que l’état d’abêtissement dans lequel nous nous sommes condamnés.
Nous attendions de nos élus qu’ils changent nos vies. Que nous ayons moins à lutter pour joindre les deux bouts et qu’ils ramènent un peu d’espoir dans un monde qui rime systématiquement avec déprime et crise. Or, nous nous retrouvons avec des élus plus occupés à protéger des intérêts partisans.
La politique, dit-on, c’est d’organiser la vie de la cité. Mais, de quelle cité parle-t-on aujourd’hui ? La cité PTr ? La cité MMM ? La cité MSM ? Qui est, en fait, au service de qui ? Des partis au service de leurs besoins ? Des citoyens au service des partis ? Elle est où cette société civile qui éveille les consciences et l’intelligence collective?
Une société civile qui dénoncerait le fait qu’un destin personnel peut être mis en équation avec tout un imaginaire collectif. C’est, dans les faits, un concerto où, en décalant quelques dièses et quelques bémols, on aboutit à une cacophonie.
Pourtant, chaque citoyen tient, à son niveau, la destinée de son pays entre ses mains. Celui qui abdique et remet tout entre les mains de Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Pravind Jugnauth renonce à son rôle de bâtisseur.
L’humain naît dans la douleur. Il l’oublie parce qu’il devient adulte. En devenant adulte, il refoule dans son inconscient ce qui lui a fait mal. Et, il s’invente parallèlement des douleurs artificielles. Il s’invente aussi des héros dont le seul mérite est de jouer de la candeur des citoyens.
C’est ainsi qu’une partie d’un peuple va attendre le retour de son Navin Ramgoolam pour savoir ce qu’elle doit penser.
Pourtant, si nous pouvions seulement comprendre le fait que la pensée est une aventure de l’âme. Ce n’est pas ce que font le PTr, le MSM et le MMM qui nous dicte la voie du bien-être et de notre vivre-ensemble. Nous nous sommes emballés parce que des ministres MSM ont démissionné.
C’est vrai que nous aimons bien les soap operas. Peut-être qu’il est temps d’apprendre à choisir nos élus comme nous choisissons de faire nos emplettes pour leur meilleur rapport qualité- prix. Certes, une démission de cette envergure interpelle au niveau institutionnel. Mais, c’est précisément parce qu’elle fait fi de nos institutions qu’elle est blessante pour nous.
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