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Le roi et la République
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Le roi et la République
Au-delà des hommes et de leurs styles, c’est la fonction même qui imprime un style. Nous parlons évidemment de la fonction de Premier ministre à l’île Maurice. Certes, certains Premiers ministres sont plus bonapartistes que d’autres. Navin Ramgoolam traîne cette réputation. Mais le fait demeure que la démocratie mauricienne installe, chaque cinq ans, un roi à la tête de la République.
Un monarque qui ne s’embarrasse plus, dès lors, des principes républicains tant l’étendue de ses pouvoirs lui assure un rayonnement sans commune mesure. Dans de telles circonstances, on assiste parfois à de réelles dérives monarchiques. Il est d’autant plus conforté dans sa posture que ceux qui l’entourent et même une certaine opinion publique se prosterne révérencieusement devant lui. D’un autre côté, ceux qui n’adhèrent pas à sa personne ou ses idées versent dans un dédain total.
C’est dire tout le manichéisme d’un système qu’il importe de changer. Les plus conservateurs nous diront que ce système a fait ses preuves. Et que les hommes, qui ont occupé le poste de Premier ministre, ont toujours fait preuve d’un respect des règles démocratiques. Ce n’est toutefois pas dans la forme qu’il s’agit d’intervenir ici mais plutôt dans le fond.
Car, autrement, la crise démocratique continuera à s’amplifier. Par crise démocratique, entendons les travers d’un système où le sentiment national est embrigadé dans un faisceau de mensonges qui riment avec ethnicité et religion, avec un rapport de vassalité au pouvoir politique, et avec une tentative continue du politique d’infantiliser l’électeur.
Autant de raisons qui font qu’une IIe République s’impose. Une IIe République où le Premier ministre consentira à partager quelques-uns de ses prérogatives avec le président. Où le principe référendaire deviendra une réalité. Où la société civile deviendra véritablement un partenaire de l’Etat dans un certain nombre de sphères. Où la seule considération économique ne constituera plus l’alpha et l’oméga des décisions politiques.
Mais surtout une IIe République pour que le locataire de la Clarisse House descende un peu de son piédestal pour se rapprocher du peuple… afin qu’ils puissent ensemble mieux construire la nation.
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