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Le sérum de Subron
La grève entamée hier par les employés de la CNT redonne sa légitimité au mouvement ouvrier. Le paysage syndical, jusqu’ici essentiellement marqué par des batailles inutiles d’ego entre dirigeants, s’en trouve éclairci.
Ce regain de crédit, le syndicalisme le doit essentiellement à un homme, Ashok Subron. Méthodique, sans ambitions politiques et homme de conviction, il a les moyens de tonifier un mouvement devenu moribond. Non seulement les tiraillements entre leaders syndicaux ont émasculé la lutte des ouvriers mais il y a eu, également, des syndicalistes qui se sont laissé apprivoiser par l’appât des «bouttes» et ont trahi la cause originelle.
La mobilisation qui a débouché hier sur la première action collective de grande ampleur depuis de longues années est une grande victoire syndicale. Elle est d’abord une victoire pour la liberté d’expression syndicale. Ensuite, elle a permis de trouver une solution à certains litiges et d’ouvrir des négociations en vue de régler d’autres.
De même, la colère qui gronde au port a fait plier les autorités. Le «goslow » déclenché par les employés de la CHC depuis vendredi dernier a pris fin hier quand ce corps parapublic a accepté de rejeter le rapport salarial contesté par les syndicats. Il reste maintenant à voir si les organisations patronales vont assouplir leur position face aux revendications des travailleurs de l’industrie sucrière, qui sont mobilisés au sein du panel dirigé par Subron.
Du point de vue de la démocratie, cette évolution du paysage syndical est très positive. D’une part, la protestation sociale trouve un moyen structuré de s’exprimer. De l’autre, un contre-pouvoir est en train d’émerger.
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