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Le simplisme jubilatoire!
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Le simplisme jubilatoire!
Les commentaires, plus vinaigrés et piquants les uns que les autres, autour de ce qu’on peut appeler désormais la nouvelle affaire Valayden, devraient nous inciter à plus de rationalité.
Il ne faudrait pas prendre ses fantasmes pour des réalités. Encore moins des stéréotypes pour des lectures analytiques de la société mauricienne.
Le fait est que, depuis quelques années, nous assistons à de multiples avatars de cette société en raison de transformations profondes de ses structures. Celles-ci ne sont plus les mêmes que celles qui soutenaient la société, voici dix ou vingt ans de cela. Le vieux creuset des valeurs familiales et ancestrales, avec chaque nouvelle génération reproduisant des traits ataviques, ne tient plus.
L’école n’est plus l’espace de l’acquisition du savoir. Aujourd’hui, c’est au sein des établissements scolaires que circulent le plus de clips pornographiques, avec des «acteurs locaux»!
L’aménagement des territoires pousse vers un hermétisme ethnique et socioprofessionnel. Les classes sociales se retranchent chacune dans leur coin.
La confiance dans les institutions s’est érodée de manière vertigineuse. Il y a toujours, dans son inconscient, le sentiment qu’on va se faire flouer au profit d’un autre.
Les élites, quelles qu’elles soient, sont devenus égoïstes et narcissiques. L’engagement se fait sur des thèmes dans lesquels la population ne se reconnaît pas. Tels l’écologie, la société civile, Maurice île durable…
Le monde du travail est devenu un espace d’opportunités mais aussi d’esclavage.
C’est, dans ce contexte de fracture sociale et identitaire, que le populisme a le plus tendance à faire surface et à résonner positivement auprès des groupes socialement vulnérables. C’est donc sans surprise que, depuis quelques années, les discours les plus conservateurs et les plus normatifs font florès désormais.
Avec une population qui vit les défis comme un harcèlement permanent- harcèlement par l’économie, par les nouvelles technologies, par des systèmes de valeurs diffus, par une apparente perte généralisée de sens…, il était inévitable que ne triomphent les critiques les plus simplistes sur les dysfonctionnements de la société.
Cela ressort des lectures au degré zéro des anomalies mauriciennes. On n’a jamais autant été vulnérables face aux stéréotypes et dérèglements structurels. Aujourd’hui, plus que jamais, remontent les vieux fantasmes. Fantasmes qui contiennent une part de vérité. Fantasmes sur la prétendue propension de la police à faire preuve de brutalité sur les créoles. Fantasmes sur ce service public où on ne ferait de la place qu’aux hindous. Fantasmes sur la latitude accordée aux musulmans pour développer une économie parallèle et souterraine. Fantasmes…
Je ne dis pas que ces fantasmes n’ont pas de fondement. Je dis surtout que nous ne lisons pas cette société mauricienne à travers des prismes scientifiques et objectifs.
C’est dans ce brouillage délétère de sens que certains feront de leurs lectures approximatives des vérités révélées.
La société mauricienne mérite quand même mieux…
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