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Les bouncers ne font pas encore la loi

9 janvier 2010, 15:12

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Ils n’ont pas beaucoup attendu pour se faire entendre cette année. Dès les premiers jours de 2010, ils ont tenu en haleine l’actualité. Que ce soit à Quatre Bornes ou à Pamplemousses, les gros bras des bandes organisées ont su se faire remarquer.

Certes rien ne justifie aucun acte de barbarie ou une violence gratuite devenue une mode d’expression et même un moyen d’exister. Mais nos bouncers ont appris leur métier dans la rue et dans l’obscurité. Loin des regards indiscrets ou règnent argent facile, drogue et violence. De ce point de vue, l’équipe «James», l’équipe «Démolition» ou encore la «Voice» n’ont rien à envier à l’équipe «Harel». Toutes sont capables du meilleur comme du pire. Et plus souvent du pire!

Demandez à nos politiques, qu’ils soient du MMM, du PTr, du MSM ou du PMSD, combien ils payent à nos méchants garçons pour leur performance et leur présence lors des meetings et autres rassemblements. Vous serez étonné de savoir que nos méchants garçons savent aussi faire du bénévolat! Certains politiques voire religieux en profitent…

Hier garde rapprochée des politiques- ils le sont toujours- aujourd’hui videurs dans des boîtes de nuit et ailleurs. Ces lieux que fréquentent nos enfants. Des lieux où règne l’autorité souterraine de quelques-uns. Nous sommes tous révoltés par ces actes d’un autre temps où souvent des jeunes, venus faire la fête, sont malmenés, agressés à coup d’armes parce qu’ils ont bu un verre de trop. Il n’est pas, alors, question de vider la discothèque de quelques jeunes troufions éméchés mais de se défouler. De ne pas passer à côté d’une occasion de faire son travail, dirait-on de l’autre côté de la barrière. Il faut justifier ses pectoraux et ses muscles…

Il y a certes une dangereuse confusion entre videurs et vide-trippe. Mais il est aussi vrai que certains d’entre nous se sentent rassurés par la présence de nos gros bras lorsque nos enfants s’éclatent en boîte.

Ce phénomène des méchants garçons ne s’est pas fait en quelques années. Il est le fruit d’un système longtemps décrié, dénoncé. Loin de nous l’idée de relancer un débat sur lequel tout et son contraire ont déjà été ressassés. La question n’est pas de rechercher la meilleure solution, mais plutôt de savoir quel ministre de l’Education marquera l’histoire de ce pays en éliminant un système assassin qui expulse hors du circuit des milliers d’enfants qui finissent par faire un peu n’importe quoi pour gagner leur vie.

C’est un système qui continue à éliminer et à rejeter sans procès aucun ceux qui n’arrivent pas à suivre un rythme fou. Un peu de la manière dont fonctionne l’émission Le Maillon Faible. Il ne s’agit pas ici de rechercher le meilleur de ceux qui y entrent mais plutôt d’éliminer par tous les moyens le surplus jusqu’à ce qu’il ne reste plus que ceux qui auront appris à marcher au pas, à reproduire ce qui leur a été incessamment répété en classe ou dans les fonds de garage.

S’il y en a qui n’ont pas encore compris ce que signifient les termes de «ravages du CPE», devenus maintenant un classique du discours public, attendez voir…

 

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